Résumé : Selma part, vite rejointe par Lyès. Il veut en savoir plus mais Selma n'ose pas lui dire ses regrets et les vraies raisons de son départ. Elle l'imagine marié. Il est beau, intelligent. Quelle femme sensée ne voudrait pas de lui ? Parfois les mots lui manquent... - Tu t'es débrouillée toute seule pour venir jusqu'ici ? - Oui, répond Selma. Le père de Aziza avait l'habitude de repêcher les jeunes perdus. Comme j'avais l'âge de sa fille, il m'a placée avec elle ! Depuis j'ai appris un métier et je m'en sors bien ! Lyès ne réagit pas et ne se trahit pas comme toujours. Elle imagine sa colère. Elle est légitime. Son comportement est irréfléchi. - Tu aurais pu mal finir, murmure-t-il. Il semble indifférent, comme s'il n'était pas vraiment concerné. Selma est convaincue qu'il aurait discuté de la même façon avec quelqu'un d'autre qui aurait vécu des moments difficiles. Soudain, le ton froid et impersonnel de leur discussion lui devient insupportable. La façon qu'il avait eu de l'interroger comme une écolière irréfléchie. Elle se lève pour partir. - Je dois rentrer... Lyès n'a pas essayé de la retenir. Un peu plus loin lorsqu'elle se retourne, elle constate qu'il n'a pas bougé. Il la regarde, les bras croisés, perplexe. - Selma..., murmure-t-il. Les fameux instants étaient-ils rêvés ou appartenaient-ils vraiment à la réalité ? Il commence à en douter. Il l'avait tant de fois cherché à apporter le morceau-clé de son puzzle qui composait le paysage de sa vie et celle de son enfant qu'il est décidé à garder espoir afin d'en faire une réalité. Selma est le morceau manquant du puzzle. Sans elle, le paysage ne pourra jamais se composer et être celui qu'il devait être. Celui que Lyès veut pour lui et son enfant. Il mettra tout en œuvre pour l'avoir... Lorsque Selma rentre, elle trouve Aziza au chalet. Celle-ci attendait des confidences. Elle la suit jusqu'à la cuisine où elle a l'intention de se préparer du café. Selma n'a aucune envie de s'épancher sur le sujet, mais Aziza se met à l'interroger. - Comment va ton enfant ? demande-t-elle doucement. - Bien, d'après lui. - Est-ce que Lyès était content de te revoir ? - Honnêtement, je n'en sais rien ! En votre présence, la situation était délicate. Ensuite, nous avons discuté ! Il était seulement question de moi. Il n'a pas dit un mot de lui ! - Il ne s'est pas remarié, j'espère ! - Son ami y aurait fait allusion si c'était le cas ! - En tout cas, remarque Aziza, il ne portait pas d'alliance ! Même avant, pense Selma. - Tu devrais prendre un congé et renouer avec lui, propose Aziza. Qui sait ? Peut-être que... - Il ne se passera rien entre nous, l'interrompt Selma. Si nous nous sommes revus, c'est le pur fruit du hasard ! Cela n'affectera pas ma vie et mon travail ! J'ai trop souffert pour envisager de renouer avec lui et sa famille ! - Et ton enfant ? insiste Aziza. Tu devrais penser à lui ! - Je ne fais que ça Aziza ! s'écrie Selma. Je ne fais que ça ! Mais il y a des limites ! J'ai trop donné de ma personne ! C'était... vital ! Je crains que si je retourne auprès d'eux de n'en ressortir plus morte que vive ! Et je sais que mon fils est entre de bonnes mains ! Son père prend soin de lui ! Il va à l'école ! Comme le temps passe vite ! - Raison de plus pour renouer avec eux ! - S'il te plaît, n'insiste pas ! - Comme tu veux, murmure Aziza, pensive. Seulement comment vas-tu faire ce soir ? Tu oublies que papa donne un dîner ! - Vous vous passerez de moi, décide Selma. Je n'ai rien à faire là-bas ! - Tu veux froisser papa ? Tu le connais. Je te jure que cela ne lui fera pas plaisir ! À peine se tait-elle qu'on frappe à la porte. Elles échangent un regard. Selma se retire dans la cuisine, ne voulant pas voir Lyès... (À suivre) A. K.