Cette fois, il n'a rien trouvé de mieux que de lier la reconnaissance de cette langue comme langue officielle au devenir de la langue arabe. Lors d'un point de presse animé jeudi au siège de sa formation à Alger, le chef du FJD a distribué un document où il fait sa propre lecture du contenu de l'avant-projet de révision de la loi fondamentale. Même si la mouture n'a pas apporté "grand-chose" de nouveau, il n'en demeure pas moins que Djaballah n'a fait, de son côté, qu'apporter approximations et lectures biaisées du document, notamment sur deux points essentiels, à savoir l'officialisation de tamazight et le "caractère laïc" de l'Etat. Concernant l'officialisation de tamazight, Djaballah, constant dans son rejet maladif de cette revendication, a encore récidivé. Cette fois, il n'a rien trouvé de mieux que lier la reconnaissance de cette langue comme langue officielle au devenir de la langue arabe. Manifestant indirectement sa réprobation envers l'officialisation de cette langue millénaire, Djaballah n'a fait, au final, que s'aventurer dans un domaine qui n'est pas le sien, ni celui des politiques, de manière générale, en s'ingérant dans le travail des experts et des linguistes, pour imposer une transcription pour cette langue. Ne voyant la chose que par le petit bout de la lorgnette, il considère que dans le cas où la graphie latine serait choisie pour transcrire la langue amazighe, ce serait "quelque chose de très grave contre la langue arabe", dit-il, sans pour autant avancer ses arguments. Abdallah Djaballah croit savoir que le fait que le texte de l'avant-projet de Constitution ne précise pas la graphie à retenir pour la transcription de tamazight est une "négligence voulue" qui "servira ceux qui appellent à ce que cette langue soit écrite avec l'alphabet latin". Cela dit, lorsque Djaballah parle de la graphie, une spécialité qui n'est sûrement pas à sa portée, il exprime, plutôt, un "apartheid linguistique", celui-là même dont cette langue a souffert depuis l'Indépendance de l'Algérie. Autre sujet traité par Djaballah, celui relatif au caractère démocratique et républicain de l'Etat réaffirmé dans le préambule de l'avant-projet. Même sur ce point, le chef du FJD n'est pas en reste. Oubliant l'article 2 de la Constitution qui stipule que "l'Islam est la religion de l'Etat" et l'article 178 qui en fait une disposition inviolable, il a estimé que "le préambule a provoqué une coupure entre la déclaration du 1er Novembre" et "le fait de dire que la loi fondamentale garantit la liberté dans le cadre d'un Etat démocratique et républicain". Il a ajouté que cet énoncé exprime "une orientation laïque de l'Etat" et qu'elle est en totale contradiction avec l'appel du 1er Novembre qui parlait de "la restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques". L'avant-projet de loi sur la révision constitutionnelle présenté par Ahmed Ouyahia est, de l'avis du président du FJD, "une mascarade" et "une simple réponse" à de "grandes attentes", mais qui touche, néanmoins, "aux équilibres de la société", d'où "la nécessité de son adoption par voie référendaire". Equilibres de la société ? Djaballah a omis de les définir. Mohamed Mouloudj