Les distributeurs de lait en sachet montent au créneau pour exiger la revalorisation de leur marge bénéficiaire conséquemment à l'augmentation des prix du carburant. En effet, les distributeurs de lait en sachet, affiliés à l'UGCCA, ont entamé un mouvement de grève illimité dimanche dernier au niveau des wilayas d'Alger et de Boumerdès, rejoints désormais par ceux de Béjaïa. Ils exigent la révision à la hausse de leur marge bénéficiaire de 2 DA le litre après l'augmentation des tarifs du carburant. Actuellement, de 75 centimes le litre, les distributeurs estiment que leur marge était déjà insuffisante avant même l'augmentation des prix des carburants. Le mouvement de grève, initié dans les wilayas d'Alger et de Boumerdès, et soutenu dans d'autres wilayas du pays, particulièrement à Béjaïa, Annaba, El-Tarf..., a été gelé par l'UGCAA après qu'une délégation a été reçue par le ministre du Commerce au deuxième jour de leur protestation. "Le syndicat a décidé de geler le mouvement de grève des distributeurs de lait après que le ministre du Commerce l'a reçu. Des promesses nous ont été faites par le ministre à même de satisfaire nos revendications après discussion avec le ministre des Finances dans un délai ne dépassant pas une quinzaine de jours", nous a déclaré M. Mamasse, le coordinateur de l'UGCAA de la wilaya de Béjaïa. Par la même occasion, a tenu à préciser notre interlocuteur, le syndicat a remis sur le tapis tous les problèmes liés à cette activité, notamment les impôts et la facturation. Les distributeurs mettent en avant la disparité qui les frappe étant considérés, estiment-ils, le maillon faible dans la chaîne de l'industrie du lait. Outre la marge bénéficiaire, ils exigent une facturation journalière afin de leur permettre "de travailler sans entraves des services de contrôle". Bien avant, ils avaient réclamé une subvention aux producteurs dont ils bénéficieraient au retour ou alors bénéficier, comme les collecteurs, les éleveurs et les transformateurs, d'une subvention directe. Car, ils considèrent qu'ils sont les seuls oubliés du soutien de l'Etat. Les distributeurs menacent de revenir à la charge par une grève illimitée, si jamais le ministre du Commerce, devait ne pas tenir sa promesse, en l'occurrence satisfaire leurs "justes revendications". Du lait tunisien bientôt sur le marché Cette revendication intervient à la suite des réajustements intervenus sur le prix du carburant ou sur celui des pièces de rechange et la vignette, précise-t-on. Même ton à l'Est, El-Tarf entre autres, où les 120 distributeurs de la wilaya, mais également ceux d'Annaba, qui trouvent qu'"il est anormal qu'ils ne soient pas concernés par les nouvelles dispositions contenues dans la loi de finances 2016" et décident, à leur tour, de maintenir la pression jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Il est à rappeler que le lait en sachet a été absent des étals pendant plus de trois jours, ce qui a pénalisé en premier lieu les consommateurs. D'un autre côté, des distributeurs de lait pasteurisé tunisiens cherchent, depuis le début de la semaine écoulée, à s'introduire sur le marché algérien. Selon des sources bien informées, ces derniers chercheraient à y écouler leur excédent de production. Intention qui aurait été proposée à leurs homologues algériens qui n'y trouvent, d'ailleurs, aucun inconvénient pourvu que cet accord entre les deux parties se fasse conformément aux lois des deux pays. Dans ce sens, l'Algérie a exprimé sa disposition à inciter les intervenants du secteur laitier, et en premier lieu l'Onil à importer du lait tunisien. Aussi, les deux parties ont convenu d'organiser, le 28 janvier prochain, une journée de partenariat algéro-tunisien qui portera sur les modalités de l'accord. À souligner que la filière lait en Tunisie a enregistré une augmentation de sa production de plus de 52 millions de litres. L. Oubira/Tahar BOUDJEMAA