De la carte SIM, à la micro-SIM, à la nano-SIM, on se dirige vers la SIM... virtuelle ! La dématérialisation de la carte SIM et l'extension de son domaine d'utilisation auront des conséquences sur l'ensemble de la chaîne allant des fabricants de terminaux aux opérateurs mobiles. Quarante ans après la fabrication du premier ordinateur, la carte SIM suit la même progression à partir des mêmes circuits électroniques. Considérée comme un espace mémoire compris entre 16 Ko et 04 Go, son cœur est constitué d'un microprocesseur, d'une mémoire ROM utilisée pour la sécurité, d'une mémoire RAM, d'une mémoire EEPROM utilisée pour stocker les applications de l'opérateur et éventuellement d'une mémoire Flash. La carte SIM intervient chaque fois que l'identification de l'utilisateur du téléphone est nécessaire. En clair, à chaque requête d'authentification enregistrée par le microprocesseur, la carte SIM renvoie l'identité et toutes les informations relatives au compte de l'abonné chez l'opérateur. Elle est non seulement indispensable au fonctionnement d'un téléphone mobile mais elle en devient sa véritable carte d'identité numérique. C'est la SIM qui contient les informations d'identification sur l'abonné, le code PIN de verrouillage, de la mémoire pour stocker les SMS (Short Message Service), les adresses e-mails et le répertoire des numéros. Pour un lecteur IT averti, la première remarque qui lui sautera aux yeux après avoir lu la précédente phrase est de se dire que le téléphone mobile permet déjà de stocker des données. Certes, il a raison, mais la durée de vie de deux ans du téléphone rivalise difficilement avec les 4 ou 5 années de la carte SIM dont le format physique a été adopté pour accompagner la miniaturisation des téléphones mobiles et surtout pour apporter plus de sécurité car ce n'est pas le système d'exploitation qui garantit la sécurité mais l'architecture des composants électroniques. SIM multimédia L'évolution de la science de l'électronique a permis à la carte SIM de devenir multimédia pour apporter plus de services à la fois à l'opérateur et à l'abonné. Elle offrira donc des tailles mémoires similaires à celle des cartes mémoires, avec l'avantage d'intégrer un serveur web pour dialoguer avec les ordinateurs, ce qui permettra à l'opérateur d'avoir plus d'opportunités pour déployer de nouveaux services à valeur ajoutée et de devenir ainsi indépendant des fabricants de téléphones mobiles et des fournisseurs d‘accès à Internet. Mieux, vers la fin cette année, il sera possible de changer d'opérateur de téléphonie sans avoir à changer de carte SIM. C'est le Financial Times qui l'affirme : "Samsung et Apple travaillent en collaboration avec l'association des exploitants de réseau de téléphonie mobile (GSMA) sur une carte SIM embarquée. Elle sera intégrée directement dans les terminaux Apple et Samsung, et permettra aux usagers de changer d'opérateur sans avoir à remplacer la puce". Cette innovation va engendrer un changement dans le de- sign du terminal qui sera débarrassé alors du support de la carte SIM amovible. Sur un plan industriel, la carte SIM peut être de type 2G, 3G ou 4G. Aujourd'hui, elle est partout dans tous les terminaux mobiles communicants. En d'autres termes, cette puce, en conservant une bonne partie de la "vie numérique" des utilisateurs mobiles, est devenue en quelque sorte le moyen le plus efficace pour garantir la portabilité du contrôle des identités des abonnées. Les usagers peuvent utiliser leurs terminaux comme porte-monnaie électronique, carte de transport publique, ticket de stade, ou comme "passe" lors d'un contrôle d'accès physique, et ce, grâce à une carte SIM hautement sécurisée. Opportunités commerciales Cette particularité technologique ouvre de nouvelles voies commerciales qui vont astreindre le législateur à une modification des normes juridiques existantes. Une anecdote : un métier s'est créé autour de la carte SIM en Algérie, des kiosques se proposent de recharger les cartes SIM en unités téléphoniques. En échange, ils perçoivent une petite commission à chaque opération sans aucune couverture juridique. La légalité de toute utilisation de cette carte est devenue impérative, sans laquelle aucune communication GSM n'est possible aujourd'hui. C'est elle qui va gérer les droits et les abonnements aux différentes chaînes de la télévision numérique en diffusion sur mobile ; c'est aussi elle qui gérera les services liés à la géolocalisation en temps réel et le M-paiement. Cette avancée va nous pousser à se poser des questions autour de l'évolution du métier de l'opérateur de la téléphonie mobile en Algérie. Les structures gouvernementales feront appel à l'opérateur à des fins d'identification et de résolution d'enquêtes sécuritaires. Les banques feront de même à des fins de paiement en ligne, les compagnies aériennes à des fins de voyages etc. Si des mesures urgentes ne sont pas prises à court terme, l'avancée dans la technologie mobile ne fera que consolider le manque de régulation constaté.