Constantine a vécu jeudi dernier aux couleurs de Djezzy qui a organisé une grande fête pour célébrer le 5 millionième abonné. Les cérémonies, auxquelles a pris part le DG d'OTA, Hassan Kabbani, ont été une occasion pour les responsables de Djezzy de faire le point, avec les représentants de la presse locale, sur l'expérience de leur entreprise et de toute la filière. OTA a donné des explications sur les désagréments que rencontrent ces derniers temps les usagers de la téléphonie mobile. “Oui, il existe un problème d'interconnexion, et le dossier est chez l'autorité de régulation dans laquelle nous plaçons toute notre confiance”, a reconnu H. Kabbani. Ces désagréments sont dus à la défaillance du réseau fixe, qui n'a pas pu suivre le rythme de développement du mobile, selon les responsables de Djezzy qui se disent confiants en l'avenir pour au moins deux raisons essentielles : la prochaine entrée en exploitation de la deuxième licence du fixe et l'arbitrage de l'autorité de régulation. En effet, le problème sera réglé avec l'entrée en exploitation, d'ici la fin de l'année en cours, de la deuxième licence du fixe décrochée par le consortium formé d'Orascom, société mère d'OTA et d'Egypte télécoms. Pour H. Kabani, “l'ouverture du marché du fixe va, comme ce fut le cas pour le mobile, le développer au service des usagers”. La confiance des responsables d'OTA découle aussi du “travail remarquable qu'effectue l'ARTP”. Pour le DG d'OTA, “le dossier est chez l'autorité de régulation qui reste un exemple de l'existence d'une bonne volonté politique des réformes engagées par le pays. Cette institution s'acquitte honorablement de ses missions. Partant de l'expérience de notre groupe à travers le monde, je peux vous affirmer qu'il est difficile de trouver ailleurs une agence de régulation qui s'acquitte de ses tâches avec autant de légalité, d'équité et d'engagement pour faciliter le développement saint du marché comme ARTP”. Si l'ouverture du fixe va accélérer le développement du mobile, elle annoncera une véritable démocratisation de l'Internet, et tout laisse croire que dans les tiroirs des experts de la “veille stratégique” d'OTA, un important “busines plan” attend l'entrée en vigueur de la deuxième licence pour être concrétisé. Pour rappel, en 2001, lors de l'ouverture du marché de la téléphonie mobile, le nombre des abonnés était de 150 000 pour une population de 30 millions. Aujourd'hui, le nombre des abonnés, dans un marché ouvert, est de 7,5 millions avec une ligne pour 4 personnes. Si l'on retient le fait que la taille moyenne de la famille algérienne est environ de 5 personnes, le mobile est aujourd'hui présent dans chaque foyer avec une prédominance pour Djezzy qui détient 66,6% de parts du marché. En effet, OTA a atteint le chiffre de 5 millions d'abonnés actifs en 3 ans, un objectif difficile à réaliser dans la profession à travers le monde. Mais ce qui est important, ce n'est pas le chiffre en lui-même, mais le rythme de pénétration qui s'accélère selon une véritable fonction exponentielle. Le premier million a été atteint en 13 mois. Le second en 9 mois. Le troisième en 6 mois. Les quatrième et cinquième millions en 3 mois chacun. Les responsables d'OTA voient dans ces réussites un signal fort des avancées réalisées par l'Algérie en matière de réformes économiques et d'investissements. Aujourd'hui, la téléphonie mobile est un pôle de développement socioéconomique qui s'impose en dehors des hydrocarbures et de l'agriculture. Pour le seul cas d'OTA, cette dernière a investi quelque 2 milliards d'euros et créé 2 300 postes d'emplois directs. Quant aux emplois indirects, il suffit de voir la prolifération des activités en aval où des milliers de commerces offrant des prestations liées à la téléphonie mobile ont été ouverts par les jeunes à travers le pays pour se faire une idée. Mourad Kezzar