Afud. La poignée qui tire sa force de quatre critères majeurs qui sont l'acte de "Analyser, former, unifier et développer", d'où le nom de la fondation, a pris naissance, hier, à Alger. Son initiateur, le fondateur et ex-président du Rassemblement culturel et démocratique (RCD), Saïd Sadi, qui a réuni les porteurs de ce projet pour le débat, l'amendement et l'approbation des statuts, et l'installation des organes de la fondation. Mais pourquoi une telle démarche ? La première raison est à la fois "évidente et générale" pour le porteur de ce projet de société : "Nous savons tous que, pour l'instant et à cause de multiples raisons, les circuits décisionnaires du pays sont, hélas, et pour une bonne partie d'entre elles, frappés d'embolie." À plus forte raison que le Dr Saïd Sadi estime que "rien ne permet de dire quand et comment ces obstructions structurelles seront levées". Ce pourquoi d'ailleurs, poursuit-il, "il est donc urgent de trouver les voies et moyens de libérer les intelligences et les énergies à la base afin d'assurer la promotion du patrimoine matériel et immatériel du pays". La deuxième raison est plutôt de nature conjoncturelle, à l'exemple de l'"affaissement de nos recettes financières, l'effondrement du pouvoir d'achat, l'explosion du chômage", mais aussi le "délabrement des biens collectifs et la dégradation de notre environnement". Quant à la troisième raison qui est beaucoup plus fondamentale, Saïd Sadi parle d'"une crise morale (qui) affecte la qualité des échanges sociaux et politiques souillant le débat public réduit, dans trop de situations, à des invectives, des polémiques qui, hélas, parasitent les activités des militants les plus vertueux lesquels, avec un courage et un dévouement qui inspirent respect et forcent l'admiration, continuent, en dépit de tout, à porter la parole de la vérité". Mais comment réussir un tel projet ? L'approche Afud s'inscrit justement dans une dynamique concrète qui tend à "crédibiliser l'action publique, redonner espoir et, dans la foulée, contribuer à atténuer les emportements démagogiques des agitateurs qui polluent la scène algérienne". En clair, tourner le dos au superflu, et marcher droit vers l'essentiel. Et l'important se situe, justement, dans cette ambition d'"affiner les analyses, adapter les formations, tendre à l'unification des acquisitions pour développer des secteurs cibles qui sont au cœur du développement local". D'analyser, Saïd Sadi entend l'acte de "rénover et adapter l'analyse des problématiques" qui concernent l'Algérie, car, relève-t-il, "quand elles existent, les évaluations sont souvent obsolètes, trop générales pour être pertinentes ou calquées sur des expériences étrangères sans relations avec des situations particulières et fluctuantes". De former, Afud cible des "procédés souples, courts et opérationnels pour répondre sur site à des réalisations spécifiques". Quant à l'unification, il y a lieu, toujours selon le fondateur du RCD, d'"identifier pour les unifier les procédures qui ont réussi afin de les décliner sur d'autres échelles ou d'autres espaces". Un cheminement qui met en place les bases d'un "développement solidaire où l'engagement citoyen est le premier moteur", tel que l'imagine Afud. Une manière de dire, enfin, que "tout n'est quand même pas perdu dans ce pays", conclut le Dr Saïd Sadi. Mehdi Mehenni