Deux ans après son retrait de la présidence du RCD, Saïd Sadi investit un autre champ d'action : l'environnement, le tourisme et les PME/PMI. En compagnie de 43 chercheurs, entrepreneurs, élus et animateurs d'ONG, il compte créer, dès la fin du mois de novembre, la fondation Analyser, former, unifier et développer (AFUD). «Les statuts de la fondation seront déposés à la fin du mois de novembre», annonce le comité préparatoire de cette initiative dans un communiqué rendu public à l'issue d'une réunion tenue à Alger. Une réunion, lit-on dans ce communiqué, qui a permis aux participants de débattre de l'exposé des motifs qui «leur a été transmis deux mois auparavant afin de mieux sérier les fondements et les objectifs de l'organisation ainsi que ses domaines d'intervention prioritaires». Selon la même source, AFUD se propose de recruter ou d'accompagner des porteurs de projets agissant dans les secteurs embrassant l'environnement, les PME/PMI, le tourisme solidaire, la protection du patrimoine matériel et immatériel… «Impliquant dans un premier temps une quinzaine de wilayas, AFUD se dote de trois antennes basées à Montréal, Paris et Bruxelles pour permettre une association conséquente et structurée de la communauté expatriée soucieuse de participer à la libération et à la mobilisation du potentiel de développement local», indique la même source. Cette fondation, lit-on dans l'exposé des motifs préparé par ses initiateurs, a pour vocation d'analyser au plus près les problèmes de la région avant d'identifier les potentialités et les méthodes à même d'enrayer la menace d'un contre-développement fatal à tous égards. Devant activer principalement en Kabylie, AFUD, ajoutent ses fondateurs, pourrait servir d'expérience pilote qui inspirera d'autres régions du pays pour la résorption de problèmes aigus. Partant de nombreux exemples de tensions politiques et sociales enregistrées en Algérie, dont celui de Ghardaïa, ce groupe estime qu'«en Kabylie aussi, une course contre la montre est engagée face aux dangers d'une désintégration inconnue jusque-là». «C'est dans un tel contexte qu'intervient la création de la fondation AFUD, née de la conviction qu'il est possible de se doter d'un outil au service d'une œuvre de transformation graduelle du cadre de vie en Kabylie», ajoute-t-on dans cet exposé des motifs. Pour les initiateurs de cette fondation, cette idée «novatrice pour la Kabylie» est justifiée d'abord par la situation de la région, où les collectifs de citoyens sont confrontés au drame quotidien d'un environnement en dégradation accélérée, à la fois cause et conséquence d'une malvie affectant gravement la société, toutes générations confondues. «Il y a aussi le constat de la persistance de besoins immédiats et multiformes : chômage endémique des jeunes diplômés, vies villageoises empreintes de morosité et d'incertitude du lendemain, horizons individuels désespérément bouchés, tout cela se déroulant dans un espace géographique restreint, une terre avec de faibles rendements alourdie et minée par l'inextricable imbroglio du ‘‘foncier'' qui empoisonne la structure familiale et entrave toute initiative», soulignent les initiateurs de ce projet. Le troisième constat qui a justifié la création de cette fondation est, selon la même source, l'existence d'un réservoir de ressources humaines qui constitue sûrement l'atout remarquable de la région : «Il y a en effet d'indéniables capacités d'expertise aisément ‘‘utilisables'' et aptes, dans des conditions convenables de mobilisation et d'intervention, à réaliser des performances dans la réduction des problèmes d'une société en crise.»