"Les radars doivent être visibles sur les routes. Vous devez savoir que ces radars sont non seulement utilisés pour la prévention et la sécurité routière, c'est-à-dire lutter contre les accidents de la route, mais aussi pour repérer les véhicules suspects et identifier les voitures volées et/ou trafiquées (...) La prévention est plus importante que la répression pour réduire les accidents de la route, car on ne peut pas mettre un policier dans chaque rond-point." C'est ce qu'a déclaré, jeudi, le commissaire principal Mohamed Filali, du service de la sécurité publique d'Alger. Pour réduire le nombre de morts sur les routes, "les services de sécurité accordent une grande importance à la prévention, en organisant des campagnes de sensibilisation à destination des usagers de la voie publique pour les appeler au respect du code de la route", a rappelé cet officier qui a exhorté les officiers des SSP (service de la sécurité publique) à se déployer davantage dans les points noirs pour juguler ce fléau, d'une part, et pour fluidifier la circulation routière, de l'autre. En ce sens, M. Filali a mis en avant la nécessité de moderniser le plan de la circulation routière dans le Grand-Alger qui constitue un véritable casse-tête chinois pour les policiers et les automobilistes. À ce propos, M. Filali a rappelé les missions des SSP lies au déploiement sur la voie publique et la préservation de l'environnement. Selon lui, la capitale suffoque du fait que les parkings des fourrières du Grand-Alger qui devaient accueillir 20 000 véhicules se retrouvent à gérer près de 200 000 véhicules/jour, et ce, à l'image de certains traçons routiers destinés à 40 000 véhicules et qui se retrouvent, eux aussi, avec plus de 200 000 véhicules/jour. Il citera l'exemple des stationnements anarchiques qui causent des énormes bouchons et des désagréments aux automobilistes. Il révélera qu'"il y a un plan pour améliorer la fluidité de la circulation à Alger dans les heures pointe, notamment de 6h à 9h et de 15h à 18h, des plages horaires pendant lesquelles les services de la Sûreté de la wilaya d'Alger sont en alerte". Par ailleurs, cet officier a indiqué que "les automobilistes jouent au chat et à la souris. Il n'y a aucun accident là où la police est déployée. Tous les sinistres ont eu lieu dans les lieux dégarnis. Et c'est pour cette raison que nous avons multiplié les véhicules banalisés à travers la capitale. Leur travail, en toute discrétion, a porté des fruits". Aujourd'hui, la DGSN s'appuie beaucoup plus sur les études analytiques pour canaliser l'information et le renseignement afin de mieux gérer la ressource humaine sur la voie publique au service de la sécurité et la prévention routière. Il citera l'exemple des excès de vitesse et des délits commis par les chauffards sur les routes causant des dégâts humains et matériels considérables. L'anecdote vaut le détour, cet officier cite le cas d'un parent qui a donné la voiture à son fils, un mineur et sans permis de conduire, pour lui faire plaisir. Arrivés à la hauteur d'une terrasse, ce conducteur délictuel percute une famille, causant la mort du père et de son fils, mais aussi blessant gravement la maman enceinte de quelques mois. Celle-ci perd le fœtus et devient handicapée à vie. Ce cas de figure devient monnaie courante dans les cités et les quartiers d'Alger. Du reste, M. Filali a indiqué qu'en 2015 ses services ont enregistré 42 morts et 1071 blessés dans 932 accidents survenus à Alger, avec une baisse de 2 morts et 200 blessés. Concernant les mesures coercitives, les mêmes services ont enregistré de nombreuses infractions au code de la route pour établir 146 000 contraventions forfaitaires. F. BELGACEM