Cette structure sera une sorte de banque où seront centralisées toutes les informations nécessaires pour améliorer la qualité du contrôle douanier et renforcer la lutte contre la délinquance financière. Les infractions de change constatées par la direction générale des douanes (DGD) en 2015 ont engendré un transfert illicite de devises équivalent à près de 14 milliards de dinars soit environ 140 millions d'euros. L'administration des douanes a transmis à ce propos, 550 dossiers à la justice. Le contrôle a posteriori effectué par les agents a révélé une hausse de 134% du nombre des dossiers relatifs à ces infractions par rapport à 2014. Ce qui dénote de l'amélioration de l'efficacité du dispositif mis en place par la DGD. Les pénalités encourues par ces importateurs fraudeurs sont estimées à 68 milliards de dinars. Le directeur général des douanes, M. Kaddour Bentahar, qui a avancé toutes ces statistiques hier au Forum d'El Moudjahid, avoue que des efforts supplémentaires doivent être consentis par son institution. D'où la décision de doter l'administration douanière d'une centrale des risques où seront centralisées toutes les informations nécessaires pour améliorer la qualité du contrôle douanier et renforcer la lutte contre la délinquance financière, a affirmé M. Bentahar. Cette centrale, dont la création sera accompagnée d'une expertise étrangère, devra permettre à l'administration douanière de "mieux cibler les opérations de contrôle au niveau national et régional du fait que les douaniers y trouveront toutes les informations en lien avec l'origine des marchandises, la (destination) des transferts, la nature des fournisseurs, les antécédents des importateurs vis-à-vis des administrations douanière et fiscale", a-t-il précisé. Avec une telle structure, l'agent douanier "pourra voir plus clair" lors du contrôle. Les nouveaux "pôles douaniers de renseignement et d'enquêtes", qui seront créés dans le cadre du nouvel organigramme de la DGD en remplacement des services de contrôle a posteriori, pourront donc, a-t-il expliqué, avoir cette centrale comme nouvel instrument de gestion. "À travers nos saisies, nous avons constaté une progression de la contrebande aux frontières notamment pour les boissons non alcoolisées, qui sortent frauduleusement du pays, ainsi que pour la résine de cannabis, la cocaïne, les psychotropes qui, en revanche, entrent au pays", a souligné le DGD pour montrer l'ampleur du phénomène de la contrebande. En 2015, les agents douaniers ont, selon lui, saisi plus de 30 000 unités de psychotropes, plus d'un million de litres de carburant (+38% par rapport à 2014) alors que les saisies des produits pyrotechniques ont nettement baissé. Contrefaçon : un avant-projet de loi-cadre sera présenté au gouvernement Concernant les monnaies étrangères, trois millions d'euros ont été saisis en 2015 sur des passagers, ce qui représente une progression de 227% par rapport au montant global saisi en 2014. À cela, il y a lieu d'ajouter, les 10 kilogrammes d'or que des contrebandiers voulaient introduire au pays, saisis l'année dernière. Sur un autre registre, les services douaniers ont saisi plus de 1,3 million d'articles contrefaits en 2015, constitués notamment d'appareils électroménagers, de produits alimentaires, d'articles de sport et de pièces détachées. Les pays originaires de ces produits contrefaits sont l'Espagne, qui occupe le premier rang, suivie de la Chine, de la Roumanie, de la Turquie et de l'Inde. B. K.