La commission de wilaya chargée de la prévention contre les fléaux sociaux au niveau de la capitale a été installée hier, à l'occasion de la tenue d'une conférence traitant de la thématique en question à la bibliothèque nationale El-Hamma. Elle a vu le jour à l'initiative de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger et de la sûreté de wilaya d'Alger. Selon ses initiateurs, cette structure, qui constitue une première au niveau national, traitera de la prévention de la violence en milieu scolaire, des accidents de la route, des stupéfiants et de la cybercriminalité. De caractère permanent, la commission activera dans l'action de sensibilisation et de protection des jeunes, notamment des collégiens et autres lycéens contre les fléaux sociaux au niveau des établissements scolaires. Les participants, qui se sont succédé au pupitre, ont tous tiré la sonnette d'alarme. Du fait qu'elle soit douce ou dure, la drogue a conquis beaucoup d'espaces éducatifs, lycées et collèges. D'où la gravité de la situation due à ces fléaux auxquels se sont ajoutées la cybercriminalité ainsi que la violence en milieu scolaire qui s'est propagée d'une manière fulgurante. "Nos enfants sont menacés", s'alarment-ils. Dans l'intervention inaugurale, le P/APW, M. Karim Bennour, a relevé l'importance et les missions assignées à cette nouvelle structure de prévention. "Cette structure vient, à point nommé, renforcer le travail de sensibilisation déjà mené sur le terrain par l'APW. De la sorte, entreprendre un tel travail d'une façon continue équivaut à promouvoir le sens civique au plan national. Cette commission permanente contribuera sans aucun doute à atténuer ces fléaux sociaux ravageurs. Notre souhait est d'être, à travers cette commission, un appui aux services de sécurité qui mènent inlassablement une lutte sur le terrain." Pour sa part, le chef de la sûreté de wilaya, M. Berrachdi Nourreddine, a tenu à souligner que les fléaux sociaux ont pris, ces dernières années, des proportions alarmantes. "Il est temps de coordonner les efforts des uns et des autres. Tous les acteurs de la société sont interpellés pour endiguer ces phénomènes. Il s'agit de la protection de nos enfants. Outre la drogue, la violence, sous tous ses aspects, a pris de l'ampleur au quotidien", lancera M. Berrachdi. Pour étayer ses propos, le patron de la police à Alger a rappelé à l'assistance le bilan inhérent aux affaires de drogue et de cybercriminalité traitées par ses services durant ces deux dernières années. Les services de police de la capitale ont traité, au titre de l'année 2014, pas moins de 4 359 affaires de stupéfiants. Par ailleurs, la police a saisi la même année 213,8 kg de cannabis, 600 g d'héroïne, 87 g de cocaïne et plus de 90 000 comprimés de psychotropes. L'année d'après, soit en 2015, la situation s'est aggravée. Les chiffres présentés sont en nette hausse. Pour l'exemple, les services de sûreté ont élucidé 8 454 affaires liées à la drogue. Les brigades antistupéfiants ont réussi à saisir, en 2015, plus de 1000 kg de cannabis, soit cinq fois la saisie de 2014. Ils ont récupéré, également, la même année, 2,5 kg d'héroïne, 600 g de cocaïne et plus de 70 000 comprimés de psychotropes. En termes de sensibilisation et d'information, les cellules d'écoute et de communication des 13 sûretés de daïra de la capitale ont organisé durant les années 2014 et 2015 plus de 1100 journées d'information et autant de manifestations portes ouvertes. Les mêmes services ont accueilli durant la même période, 430 jeunes drogués, transférés vers des centres de traitement et de prise en charge psychologique. Le commandant des Scouts musulmans algériens a annoncé que 7 500 scouts sont prêts et formés pour ce genre d'opération de sensibilisation. Le modérateur de cette conférence, Dilmi Mohamed Tahar, vice-président de l'APW, a indiqué que la commission de prévention en question est à pied d'œuvre depuis hier. L'objectif assigné à cette structure est d'occuper le terrain d'une manière permanente avec les différents acteurs de la société, dans les établissements scolaires et autres espaces publics. C'est rassurant ! H. H.