Du haut de son expérience décennale sur les terrains de France et de sa connaissance du milieu de la Ligue 1, Rafik Saïfi, consultant à ElHeddaf TV, ne pensait pas si bien dire en laissant entendre que "l'entraîneur des Girondins de Bordeaux ferait pression sur Adam Ounas pour influencer son choix relatif à sa nationalité sportive". Maintenant que Yacine Benzia a mis fin au suspense en officialisant son choix de porter le maillot vert de l'Algérie, il était clair que la réplique française allait être à la mesure du coup de génie de Mohamed Raouraoua, à la force de persuasion toujours aussi redoutable pour les intérêts du football tricolore. Et c'est d'un ex-international, vice-champion du monde avec les Bleus en 2006 avec toute la légitimité que cela lui confère qu'est venue la contre-attaque. Aussi réputé pour la précision chirurgicale de ses centres en retrait lorsqu'il enflammait le flanc droit du Bayern de Munich que pour ses "casseroles" en tant qu'entraîneur depuis qu'il est sur le banc des Girondins, Willy Sagnol profite, pour ainsi dire, de son "pouvoir" sur la révélation bordelaise de l'exercice en cours pour tenter d'influencer son plan de carrière international. D'autant plus que, de par la fragilité de son statut de jeune débutant, certes à l'énorme potentiel, mais encore sans une réelle crédibilité au plus haut niveau, Adam Ounas n'aurait pas vraiment intérêt à "froisser" l'ego de son patron technique sous peine d'être freiné dans son ascension en voyant son temps de jeu se réduire comme une peau de chagrin. Surtout qu'au moment même où il commençait à éclore sur les terrains de Ligue 1, Ounas a violemment été repris de volée par ce même Sagnol qui n'avait pas hésité à lui "rappeler" quelques-unes de ses frasques de jeunesse. "Dans les étages inférieurs, il a souvent été question de son comportement, de son implication, de son engagement. Il est avec nous depuis quelques semaines, et pour l'instant, tout se passe bien. Il est à l'écoute, il est irréprochable dans son attitude et s'il veut se contenter de deux buts en équipe première puis disparaître, qu'il retrouve ses mauvais côtés d'avant. Mais s'il veut progresser et aller loin, il faut absolument qu'il reste dans cet état d'esprit", avait ainsi souligné l'entraîneur du FCGB à propos de son jeune prodige qui a dû, comme rapporté dans la presse française, désactiver son compte Twitter après que de nombreux internautes eurent retweeté quelques-uns de ses "anciens messages embarrassants". Mais de cette récidive, c'est plutôt Willy Sagnol qui en est coutumier, lui qui avait, du temps où il était sélectionneur des espoirs de l'équipe de France, déjà tenté de faire pression sur un certain Yacine Brahimi pour ne pas répondre favorablement à l'appel de sa mère patrie. En vain. Rachid BELARBI