À la suite des émeutes ayant émaillé avant-hier la ville de Bouhadjar, dans la wilaya d'El-Tarf, plusieurs personnes, parmi elles des mineurs, ont été appréhendées par les éléments de la Brigade antiémeutes, dépêchés sur les lieux de la contestation. Présentés devant le procureur de la République pour attroupement et trouble à l'ordre public, six mis en cause au moins auraient été écroués à la prison communale de Aïn Khiar. Quant aux mineurs, ils ont été relâchés après convocation de leurs tuteurs et mis en liberté provisoire. Notons que cette vague de protestation de la population, en particulier au niveau de la daïra de Bouhadjar, était prévisible depuis bien longtemps, vu les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les habitants de cette daïra au sud de la wilaya. En effet, selon nos interlocuteurs, l'eau, cet élément vital, n'a pas coulé dans les robinets depuis plus de deux mois, bien que le barrage de Bounamoussa (commune de Cheffia), d'une capacité de réserves de 95 millions de mètres cubes, se trouve à moins de 30 km et en dépit d'une pluviométrie de plus de 1 200 mm/an. Pis, les clients de l'ADE continuent de recevoir des factures inimaginables et sont menacées de coupures à chaque fois. Pour exprimer leur ire, les protestataires, pour la plupart des jeunes, ont barré la route avec des objets hétéroclites et en brûlant des pneus. Ils se seraient même attaqués à des édifices publics et aux plaques de signalisation. Par ailleurs, l'on nous informe que l'autre problème qui a fait déborder le vase est, incontestablement, l'impraticabilité des routes donnant sur les grandes agglomérations et le manque de tracés des routes dans les hameaux faisant partie administrativement de cette daïra. En effet, les voies d'accès vers cette daïra, considérée comme étant enclavée, sont dans un état lamentable, surtout la route menant vers Annaba et le chef-lieu de wilaya, entre le lieudit Damous et Bergilette. Une situation qui n'a pas manqué d'exaspérer la population. Les personnes interpellées et incarcérées seront présentées devant le tribunal samedi prochain. Boudjemaâ Tahar