C'est un peu un vieux principe en Algérie, les lois sont faites pour être contournées, au vu et au su de tout le monde et, parfois même, avec la bénédiction de ceux-là mêmes qui ont pondu les règles de fonctionnement. L'exemple de l'intronisation à la barre technique de la JS Kabylie de Kamel Mouassa, sous une couverture administrative, en dépit du fait qu'une principale disposition de la FAF l'interdit, est assez éloquent. Tout le monde fait semblant de n'avoir rien vu alors que nous sommes là devant un cas de transgression maquillée de la réglementation. Explications : en début de saison, le bureau fédéral de la FAF avait décidé de limiter le nombre de licences aux entraîneurs à deux au maximum par saison, afin de freiner la valse déroutante des techniciens. Du reste, pour le moment, l'on est déjà à plus d'une quarantaine de techniciens éjectés depuis le début de la saison entre les L1 et L2. Kamel Mouassa, renvoyé du côté de l'ASMO puis du MCEE, a donc épuisé son quota. Réglementairement, il doit attendre la saison prochaine pour revenir sur le marché du travail. Mais que nenni, la direction de la JSK trouve la parade et sollicite une licence de dirigeant pour Kamel Mouassa afin de lui permettre de s'asseoir sur le banc le jour du match. Bref, Mouassa fera un travail d'entraîneur sur la main courante avec le costume de dirigeant. De l'usurpation pure et simple de fonction. Cela, tout le monde le sait, mais la FAF et la LFP en premier lieu ferment les yeux. De toutes les façons, dans ce championnat professionnel, version DZ, la plupart des dirigeants font semblant, pourvu que ça roule. D'ailleurs, même Kamel Mouassa ne se soucie guère de sa posture, il déclare ouvertement : "Qu'importe la fonction, l'essentiel c'est de servir la JSK." Cette façon de faire ne lui pose, en fait, aucun problème d'éthique ou de déontologie. Au diable la morale ! Pour les instances du football non plus. C'est en fait un usurpateur consentant et assumé qui contourne la loi pour trouver du travail. Est-ce vraiment sa faute ? Sûrement pas ! La sauvegarde de l'image du football algérien, ce n'est pas tellement de refuser de domicilier des matches dans un stade communal comme celui du 20-Août, mais de combattre cette nouvelle forme de fraudeurs, sans foi, ni loi ! SAMIR LAMARI