L'humoriste était l'invité de l'IF d'Annaba, pour animer la Grande dictée organisée dans le cadre de la semaine de la francophonie. À cette occasion, les jeunes et les moins jeunes, qui étaient dans la salle de conférences de l'hôtel Sabri, ont découvert un Bedos affectueux avec une sensibilité à fleur de peau. C'est un Guy Bedos quelque peu intimidé, un rien perdu, mais loquace, tout de même, qui se trouvait à Annaba, hier, à l'invitation de l'Institut français de cette ville pour lire la Grande dictée organisée dans le cadre de la semaine de la francophonie. Une lecture qu'il a accepté de bonne grâce de faire, bien qu'affecté par un méchant rhume, en faisant remarquer avec humour à l'assistance qu'il se trouvait là, ce faisant, dans le rôle du "voleur qui se range du coté de la police", lui qui a été un élève plutôt instable et qui ne s'était jamais prêté à ce genre d'exercice auparavant. Les jeunes et les moins jeunes, qui étaient dans la salle de conférences de l'hôtel Sabri, lundi, ont découvert un Bedos affectueux avec une sensibilité à fleur de peau. Un Bedos qui était ravi de les rencontrer et qui a eu du mal à contenir ses larmes de joie, lui le bagarreur intrépide, le défenseur de tous les opprimés du monde. Lors de cette brève prise de contact avec ses admirateurs, dont certains sont venus de très loin, "rien que pour le voir et avoir un autographe", il se prêtera gentiment à une séance interminable de photos souvenir. Cet Algérien de toujours, comme il aime à se définir, a ainsi fait une virée de trois jours du côté de Bône, une ville où il a habité dans sa jeunesse et dont il a gardé un souvenir inextinguible en la personne de Me Abdelkrim Khaldi, un ami d'enfance, qu'il n'a cessé d'ailleurs d'évoquer durant son séjour. Nous apprendrons plus tard, qu'il a pu rendre visite finalement à ce dernier, grâce au directeur de l'Institut français, qui a arrangé l'entrevue. Lors d'un point de presse qu'il a souhaité informel, Guy Bedos s'est laissé aller à des confidences sur certains sujets sensibles de l'heure et a, comme à son accoutumée, réitéré son opposition à certaines pratiques politiques de la gauche française, coupable à ses yeux de n'avoir pas tenu les promesses qu'elle avait faites à ceux qui ont voté pour elle. Véhément, il s'en prendra au Front national et à l'extrême droite personnifiée à ses yeux par les Le Pen, qui perpétuent, aujourd'hui encore, la sale besogne entreprise par l'OAS en Algérie en 1962. À propos de Manuel Valls il répétera qu'il a toujours envie de "lui péter la gueule", pour ce qu'il a fait au niveau des camps de réfugiés syriens dans le nord de la France. Euphorique néanmoins et avouant qu'il n'a pas encore eu le temps de digérer son bonheur d'être ici, il a exprimé, en revanche, son admiration pour ce qui se fait en Algérie dans plusieurs domaines et en particulier pour le tourisme, prenant pour exemple le style architectural de l'hôtel Sabri, qui est érigé juste en bordure de mer sur la corniche annabie. "Dans un établissement comme celui-ci on a l'impression d'être carrément sur l'eau et on peut se laisser aller à contempler à l'envi notre belle Méditerranée, que j'adore personnellement. On devrait faire la même chose en France où on ne trouve pas beaucoup d'établissements de ce genre." Répondant à la question d'un journaliste sur son projet de film avec Mohamed Fellag sur le thème de la nostalgie des Français d'Algérie, tel qu'évoqué dans le livre de Roland Bacri Le beau temps perdu, il a confirmé que le sujet est pris très au sérieux et que cela se fera dès que certains problèmes liés à la production et à la réécriture du scénario seront aplanis. Bedos confiera que le scénario a été confié à sa fille Victoria, qui a fait ses preuves et avec bonheur dans ce domaine, dira-t-il. Avant de conclure l'humoriste fera remarquer qu'il aurait aimé être invité de la même manière par des Algériens, à l'occasion d'événements culturels, même s'il a apprécié d'avoir été mis à l'honneur par l'Institut français à l'initiative de son directeur d'Annaba. C'est le moins qu'on puisse faire pour un homme qui n'a pas eu de répit pour la défense de la cause algérienne, avant et après l'indépendance, sommes-nous tentés d'écrire. A. Allia