Pour une fois, les pronostics ne se sont pas vérifiés sur le terrain. L'euro qu'on disait caracoler à 200 DA à la fin du mois de mars enregistre, depuis quelques jours, un fléchissement significatif sur le marché parallèle. De 180 DA au début du mois, il a baissé progressivement jusqu'à atteindre, hier au square Port Saïd, 162 DA à la vente et légèrement moins à l'achat. Le recul de la devise européenne face à la monnaie locale, dans une conjoncture marquée pourtant par un amenuisement conséquent des ressources du pays et hausse de l'inflation, s'explique, selon des spécialistes, par l'annonce de l'ouverture de bureaux de change officiels. L'application de la mesure portant obligation de payer par chèque bancaire toute transaction dont la valeur est supérieure à 5 millions de dinars et au-delà, le durcissement des procédures imposées aux opérations de commerce extérieur interfèrent aussi dans l'évaluation de l'euro au marché noir. À ces motifs, il faudra ajouter une offre plus importante que la demande, nous dit-on. Paradoxalement, les cotations fixées par la Banque d'Algérie, le 19 mars, revalorisent l'euro à plus de 124 DA et le dollar à plus de 110 DA.