L'écrivain d'expression française, Chabane Ouahioune, s'est éteint lundi en fin de journée dans son village natal, Tassaft Ouguemoune, à l'âge de 94 ans. Cloué au lit par le poids de l'âge depuis quatre longues années, celui que tout le monde dans sa région nomme, affectueusement Dda Chavane est parti sur la pointe des pieds. Il sera inhumé aujourd'hui, mercredi, à Tassaft Ouguemoune, ce village perché sur une de ces collines d'Iboudrarène qui ont inspiré le gros de son œuvre littéraire riche de huit romans. Chabane Ouahioune n'était pas seulement écrivain. Il était également journaliste et chroniqueur. Métier qu'il entama dans La voix des humbles, le journal des instituteurs du début du vingtième siècle. Il était également longtemps lecteur et correcteur aux éditions Sned. Sa passion pour l'écriture, il l'a découvre encore jeune étudiant à la faculté de droit à Alger où il s'inscrit plusieurs années après avoir interrompu ses études à l'école normale, après sa mobilisation pour la Seconde Guerre mondiale. Locataire d'une chambre dans un hôtel d'Alger-Centre avec un de ses amis, il fait la connaissance de Mouloud Mammeri alors enseignant au lycée de Ben Aknoun. Mouloud Mammeri lui confie, sitôt écrites, des pages de son manuscrit de son premier roman, La colline oubliée. C'est là qu'il découvre son goût pour l'écriture romanesque et entame son premier roman. Une vocation qu'il n'abandonne qu'à l'âge de 89 ans après la publication de L'aigle du Rocher. Les habitants de sa région ont eu le réflexe de lui rendre un hommage vendredi dernier, soit moins d'une semaine avant son décès. Samir LESLOUS