Durant la période 2000-2005, SNC-Lavalin a raflé pas moins de six contrats. Pour ce faire, elle a engagé un intermédiaire, à savoir Cadber Investments. Celui-ci a empoché 22 millions de dollars pour avoir aidé SNC-Lavalin à obtenir ses contrats en Algérie. L'entreprise québécoise d'ingénierie SNC-Lavalin a obtenu des contrats d'une valeur de 4 milliards de dollars en Algérie, grâce à une entreprise commerciale offshore enregistrée dans un paradis fiscal des îles Vierges britanniques, en l'occurrence Cadber Investments, créée grâce au cabinet d'avocats Mossack Fonseca à l'origine des fuites sur les Panama Papers. Durant la période 2000-2005, SNC-Lavalin a raflé pas moins de six contrats. Pour ce faire, elle a engagé un intermédiaire du nom de Cadber Investments. Celui-ci a empoché 22 millions de dollars pour avoir aidé SNC-Lavalin à obtenir ses contrats en Algérie. Les honoraires ont été versés dans un compte ouvert dans une succursale de la Banque royale du Canada à Genève, en Suisse. Les documents de Panama Papers rendus publics hier par Radio-Canada indiquent que le géant canadien de l'ingénierie a obtenu, en 2005, le projet de construction et d'exploitation de l'usine de traitement d'eau du barrage de Taksebt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, pour un montant de 750 millions de dollars. Pour avoir servi d'agent commercial de l'entreprise canadienne, Cadber Investments a empoché une commission de 4 millions de dollars. Une filiale de SNC-Lavalin devait exploiter l'usine de traitement durant une période de cinq ans avant de passer la main à l'Algérienne des eaux (ADE). Le deuxième projet que l'entreprise canadienne s'est vu attribuer a trait à un système de transfert d'eau potable des barrages de Ghrib, Bouroumi et Boukourdane vers Alger. Ce contrat d'une valeur d'un million de dollars US a été obtenu de "gré à gré". La convention signée entre les deux parties, SNC-Lavalin et Cadber Investments, prévoit une commission de 5% pour l'agent commercial et exclut tout autre intermédiaire ou sous-traitant dans l'affaire. SNC-Lavalin a également sollicité les services du même agent commercial pour soumissionner pour le projet de réalisation de travaux d'AEP et d'AEI pour la ville de Skikda, ainsi que l'interconnexion des barrages hydrauliques de Zit-Emba et Guenitra. Autre projet convoité par SNC-Lavalin : la réhabilitation et l'entretien de la station d'épuration des eaux usées de Baraki, à Alger. SNC-Lavalin s'est engagée à verser une commission d'un million de dollars à Cadber Investments, selon la convention signée entre les deux parties. Tous ces projets attribués à SNC-Lavalin relèvent du ministère des Ressources en eau. Le géant canadien a, par ailleurs, soumissionné pour d'autres projets, comme la rénovation de l'hôtel El-Aurassi et la réalisation des "stations boosting" de Hassi R'mel en 2000. Cadber Investments a servi d'agent commercial à SNC-Lavalin pour arracher le contrat auprès de Sonatrach pour un montant de 645 millions de dollars. Une commission de 6,5 millions de dollars devait revenir à cet agent commercial qui demeure mystérieux dans le milieu des affaires. SNC-Lavalin a proposé ses services pour le projet de rénovation de l'hôtel El-Aurassi à Alger. Pour ce faire, l'entreprise canadienne avait soumissionné, par l'intermédiaire de, toujours, Cadber Investments,W en l'occurrence, pour 21,6 millions de dollars. Selon les documents de convention publiés par le diffuseur public canadien, Cadber Investments devait empocher 800 000 dollars. Finalement, le contrat a été attribué à une entreprise turque, Kontek Construction Inc. Par ailleurs, en 2005, SNC-Lavalin avait obtenu le contrat de la construction de la centrale électrique Hadjrat-Ennous pour 826 millions de dollars. Farid Bedjaoui était impliqué dans les négociations avec l'entreprise canadienne. SNC-Lavalin est citée dans des affaires de corruption dans d'autres projets lancés au Canada ou dans d'autres pays. La justice canadienne planche d'ailleurs sur les dossiers. Dans un entretien accordé à Liberté en 2013, l'ancien vice-président de SNC-Lavalin, Charles Chebl, avait tenté de ménager son entreprise qu'il a quittée depuis, pour dire que les malversations "étaient le fait d'individus" qui n'engageaient en rien l'employeur. Y. A.