Pour la toute première fois depuis son intronisation au poste de P-DG de la SSPA-MCO, Belhadj Mohamed s'apprête à vivre un été mouvementé. Insulté par l'écrasante majorité des supporters présents, vendredi après-midi, au stade Ahmed-Zabana, exhorté par les membres du conseil d'administration à réunir les actionnaires et trahi par une crise financière qui prend de l'ampleur, Baba n'est plus ce président incontesté. Mais si la contestation se concentrait ces derniers mois dans certains foyers d'Ultras qui lui reprochaient son manque d'autorité face à ses proches qui ont ridiculisé le MCO de par leurs agissements de mercenaires et leur boulimie en matière de commissions, la grogne émane également du vestiaire. Las d'attendre le versement de leurs arriérés, les joueurs montent discrètement au créneau pour réclamer à Belhadj quatre mois de salaires impayés et deux primes en retard. Pris au piège de son proche entourage nocturne qui lui avait suggéré de ne verser aucun centime aux joueurs avant la fin de saison afin de pouvoir opérer des ponctions pour sanctionner les absences cumulées depuis septembre, Baba s'est, tardivement, rendu compte de l'absence de tout support juridique comme un règlement intérieur signé par les joueurs et validé par la LFP pour espérer appliquer cette idée qui a, en revanche, irrité les coéquipiers de Natèche. Occupé à bâtir un établissement hôtelier à Aïn Turk, ce qui expliquerait le "dessèchement" de son habituel confortable matelas financier, le président Baba vit des jours difficiles. En témoigne son incapacité à trouver un terrain d'entente avec Bentiba et Boudoumi, les deux joueurs de l'ASMO avec lesquels il a négocié tout récemment sans pour autant arriver à un compromis financier. Pas en mesure de payer les quatre salaires en retard de ses joueurs et pas à l'aise financièrement pour convaincre deux éléments de l'ASMO, Belhadj aura bien du mal à convaincre l'opinion mouloudéenne de son aptitude à réussir un recrutement estival d'envergure. D'autant plus qu'aucune subvention étatique n'est prévue dans l'immédiat comme bouée de sauvetage. Il ne reste, comme entrée d'argent attendue, que la dernière tranche du sponsor Ooredoo de l'ordre de 2,8 milliards de centimes, ce qui risque de s'avérer trop maigre pour tout régler. À moins qu'il le fasse exprès dans une stratégie nouvelle qui lui permettrait de mieux cerner la situation actuelle et de déchiffrer le contexte avant de mettre la main à la poche, le président du MCO, Belhadj Mohamed dit Baba paye, au prix fort, la faillite de sa politique boiteuse. R. B.