Les services d'une brigade spécialisée, relevant de la Police judiciaire de la sûreté de la wilaya d'Alger, ont réussi à mettre la main sur deux individus, repris de justice, qui importaient des armes et des munitions de guerre depuis la Libye. Lors d'un point de presse organisé hier à Bachdjarah, le responsable de cette section de recherche a indiqué que ce réseau opérait dans la zone industrielle d'Oued Smar, dans la banlieue d'Alger. Le renseignement parvenu aux enquêteurs, un important dispositif a été déployé dans la zone industrielle où il a été procédé à l'arrestation de deux individus et à la saisie d'un premier lot d'armes et de munitions. Lors de leur audition, les mis en cause ont révélé qu'ils détiennent un arsenal de guerre dissimulé au Sud-Est, plus exactement dans une commune frontalière à la Libye et relevant de la wilaya d'El-Oued. En vertu d'une autorisation d'extension de compétence délivrée par le procureur de la République près le tribunal d'El-Harrach, les enquêteurs se sont déplacés à El-Oued où ils ont opéré plusieurs perquisitions de domiciles. Les saisies sont énormes : 22 fusils à pompe de type Cobalt (calibre 12mm), trois fusils de chasse, un pistolet automatique (calibre 9mm) et un important lot de munitions prêtes à l'usage. "Il s'agit d'un réseau international qui opère dans la zone industrielle d'Oued Smar et d'El-Oued. Ce groupe criminel importait des armes de guerre de type 4 et 5, donc interdites par la loi algérienne. Il s'agit d'un trafic illicite dont les ramifications s'étendent jusqu'en Libye. Nous avons envoyé plusieurs échantillons au laboratoire scientifique à Châteauneuf pour les expertiser. Du reste, l'enquête poursuit son cours et on ne peut pas s'avancer sur la nature de ce trafic. Pour le moment, on parle de partage de butin entre les membres du réseau et on n'a établi aucun lien entre ce trafic et le terrorisme", a indiqué le conférencier qui a émis le souhait de respecter le secret de l'instruction. Autrement dit, le complément d'enquête permettra d'établir, dans un premier temps, les complicités au niveau des frontières et de la zone d'Oued Smar pour stocker cet arsenal. Dans un deuxième temps, les enquêteurs devront établir si des armes de même type (catégorie 4 et 5) ne seraient pas commercialisées dans ces deux wilayas, à savoir Alger et El-Oued, mais aussi dans les wilayas limitrophes. Du coup, le procureur de la République a ordonné la poursuite des investigations pour démanteler ce réseau qui risque de mettre en péril la sécurité publique. FARID BELGACEM