C'est à Tlemcen qu'aura lieu le lancement officiel du baccalauréat 2016 auquel concourent 818 518 candidats, dont 268 925 libres, à travers l'ensemble du pays. Cela sera, à coup sûr, un sérieux test pour la crédibilité du dispositif mis en place pour la réussite de ce rendez-vous, dont l'importance n'est plus à démontrer, pour l'avenir scolaire, voire professionnel des candidats. "Tous les moyens humains et matériels nécessaires sont mobilisés pour assurer le bon déroulement des épreuves du baccalauréat", a assuré, dans ce sens, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. Plus particulièrement, il s'agit de juger du degré d'efficience des mesures anti-triche annoncées en grande pompe par la ministre, qui semblait obnubilée par ce sujet, comme en témoignent ses multiples sorties médiatiques. Ces jours derniers, en effet, la ministre n'a raté aucune de ses apparitions publiques, que cela soit lors du lancement des examens de la cinquième ou du BEM, pour réitérer sa détermination à en finir avec ce phénomène, favorisé par l'usage des nouvelles technologies de l'information, notamment la 3G. Son discours y afférent alternera entre mesures coercitives, qui vont de menaces de suspension pour une durée de 5 à 10 ans des candidats, aux poursuites judiciaires des éventuels fraudeurs, et les appels à l'implication de la société. Pour en venir à bout, la démarche du département de Mme Benghabrit a consisté à s'attaquer d'abord aux dysfonctionnements qui ont caractérisé la précédente édition, notamment les erreurs dans la conception des sujets, en mettant en place deux commissions pour l'élaboration des sujets. Et pour éviter la fuite des sujets des examens, pas moins de 150 enseignants chargés d'élaborer les sujets des examens ont été mis en isolement et ne sortiront que le dernier jour du baccalauréat. Sans quitter ce chapitre, l'on ne peut feindre d'oublier de signaler la conséquente enveloppe financière, de l'ordre de 526 milliards de centimes, mise à la disposition de l'Onec, au titre des moyens matériels pour la réussite des examens. Ce sont, en tout, 160 000 surveillants qui sont mobilisés dans les 2 561 centres de déroulement des épreuves et 55 000 enseignants pour la correction des copies, annonce-t-on. Et si le même dispositif pédagogique est reconduit, le bac 2016 connaîtra, cependant, une nouveauté : les horaires d'ouverture des centres d'examen seront ramenés à 08h30. Soit un changement qui est censé, selon le département ministériel de l'Education, contribuer à la mise en œuvre de sa politique de lutte contre la fraude. C'est à l'aune des résultats de ces mesures qui ont été prises, faut-il le souligner, en collaboration avec les services de sécurité, de la justice et le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, que s'appliqueront les changements pédagogiques prévus à partir de la prochaine rentrée au sein du secteur. Pour mener à bien sa tâche, doit-on rappeler, la ministre de l'Education nationale bénéficie d'un atout considérable. L'examen du baccalauréat de cette année se déroule dans un climat apaisé, qui a été rendu possible grâce à la charte de stabilité du secteur. Cela sera, enfin, une autre occasion pour mesurer l'impact de l'adhésion des partenaires sociaux face au courant islamo-baâthiste, auteur d'une polémique au sujet de l'expertise étrangère, dans la conception des réformes. AMAR R.