La JS Kabylie a finalement réussi à s'accrocher au podium pour arracher brillamment ce précieux billet qualificatif pour la prochaine Coupe de la CAF qui lui permettra de retrouver l'Afrique après une longue traversée du désert. En fait, il s'agit là d'une grosse performance pour les Kabyles qui, faut-il le rappeler, pataugeaient dangereusement l'hiver dernier dans les profondeurs du classement et scrutaient fébrilement des horizons obscurs qui auront donné bien des frissons à leurs dirigeants et leurs milliers de supporters. Pourtant, au premier coup de starter de la saison 2015/2016, on pensait que la JSK allait repartir sur de nouvelles bases pour jouer les premiers rôles et effacer à jamais le spectre de la relégation qui aura plané, durant ces trois dernières années, sur l'antre mythique du 1er-Novembre. Après une bonne préparation estivale en Tunisie, les Canaris ont malheureusement connu une drôle de culbute dès le premier match de la saison, perdu à domicile face au CS Constantine (1-0). En dépit d'un match nul tiré par les cheveux à Béjaïa, le coach en titre Mourad Karouf dut rendre aussitôt le tablier, mais voilà que l'arrivée de l'entraîneur français Dominique Bijotat, recruté à grands frais, n'aura pas eu l'effet de déclic escompté. Et pour cause, la formation kabyle fut encore défaite at home face à son éternel rival l'USM Alger sur un but assassin d'un certain... Belaïli ! Certes, les camarades de Rial réussirent à relever timidement la tête en ramenant deux nuls de l'extérieur face au CR Belouizdad et au DRB Tadjenanet et décrocher tant bien que mal deux courtes victoires à domicile face au RC Relizane et à la JS Saoura sur le même score (1-0), mais ils chutèrent lourdement au stade Omar-Hamadi de Bologhine face à l'autre rival algérois, le MCA, sur le score sans appel de 3-1. Dès lors, la JSK s'enlisait au fil des matchs sans que Bijotat trouve la potion magique pour entrevoir le bout du tunnel. On pensait alors que le mercato hivernal allait apporter du baume au cœur dans les rangs kabyles, surtout avec les arrivées tant attendues des nouvelles recrues Harrouche, Ferhani et Mebarki. Une lueur d'espoir aura d'ailleurs jailli, lors de la 1re journée de la phase retour, avec une belle revanche obtenue à Constantine sur un but assassin du nouveau défenseur Ferhani, mais le semi-échec consommé à domicile face au voisin béjaoui (1-1) et l'amère défaite concédée à Alger face à l'USMA (2-0) auront replongé la JSK dans le doute. Certes, les Canaris réagirent quelque peu contre le CRB (1-0), mais après les trois échecs concédés respectivement contre Relizane (1-0), Tadjenant (1-1) et surtout la déroute de Béchar (3-0), Bijotat jetait le tablier à son tour. Le départ souhaité du technicien français aura finalement rendu un énorme service au club kabyle, puisque le retour à la maison de l'homme providentiel Kamel Mouassa aura alors provoqué une véritable révolution en Kabylie ! Six victoires en six matchs joués ! Cela relevait du rêve et de l'utopie, car la JSK réussit à s'extirper de la zone dangereuse pour s'offrir une remontée spectaculaire jusqu'à se percher fièrement sur le podium. Sans la fameuse défaite concédée à Sétif lors de la 29e journée (2-0), les poulains de Mouassa auraient pu décrocher aisément une place en Ligue des champions. Qui l'aurait cru ? Qu'à cela ne tienne, ils se sont finalement contentés d'une 3e place qualificative pour la Coupe de la CAF ! "Le mérite revient avant tout aux joueurs qui ont su réagir à temps pour propulser la JSK vers sa véritable place, autrement dit dans le haut du tableau. Ils avaient tout simplement un blocage psychologique et il fallait juste les remettre en confiance pour réussir le déclic et retrouver l'appétit en mangeant", dira Kamel Mouassa, qui a eu le grand mérite de redresser majestueusement le vaisseau kabyle en dépit d'une interdiction de banc de touche sur les huit matchs qu'il aura managés en dehors du terrain, et ce, avec la complicité du préparateur physique Ikouane et du duo Zafour-Gaouaoui, ses deux anciens "lieutenants" de la dernière décennie. M. H.