L'affaire opposant Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), au quotidien arabophone Ennahar est mise en délibéré par le juge du tribunal de Bir-Mourad-Raïs pour le 15 du mois en cours. Le procès intenté par la SG du PT contre ce quotidien porte sur des écrits et un reportage télévisé jugé "diffamatoire" à son encontre. Lors de l'audience d'hier, Mme Hanoune, qui a démenti les informations relayées par ce média, a exprimé sa réprobation et sa condamnation de ce qu'elle a qualifié, auparavant, "d'acharnement" contre sa personne, sa famille et son entourage au sein du parti. "J'ai été touchée dans mon honneur", a-t-elle encore dit, ajoutant que sa famille s'est sentie "offensée" par les allégations de ce journal qui a fait de la patronne du PT et des autres responsables de cette formation la cible d'écrits et de reportages diffusés récemment. "L'intention de nuire à Mme Hanoune, à sa famille et au parti est claire", ont relevé les avocats de la défense, Me Allouache Messaouda et Me Mokrane Aït Larbi. Lors de l'audience à laquelle l'avocat d'Ennahar et le journaliste mis en cause sont arrivés en retard, provoquant l'ire du juge, les avocats de Mme Hanoune ont plaidé à partir de faits avérés dont le but de ces écrits, ont-ils estimé, est de nuire, car "les articles publiés portent atteinte gravement" à leur cliente. À l'issue des plaidoiries, la partie civile a demandé "un dinar symbolique" comme réparation et l'exigence de la publication du jugement en Une d'Ennahar, sur El Khabar et sur deux autres journaux francophones, à savoir Liberté et El Watan. Il faut signaler que le juge a relevé qu'un journaliste n'a aucun droit de filmer ou d'enregistrer des conversations d'une personne à son insu. Selon des responsables du PT, la campagne menée par ce média contre Mme Hanoune et leur parti est liée "aux positions politiques exprimées par le PT". "Nos différentes prises de position contre l'oligarchie et les atteintes aux intérêts du pays ont fait de nous la cible de ces cercles", ont-ils ajouté. Pour rappel, le PT a déjà intenté un procès contre ce média où la justice avait tranché en faveur de ce parti, mais cela n'a pas empêché ce journal de récidiver par la publication des mêmes informations démenties et jugées diffamatoires à l'encontre de la formation de Louisa Hanoune. Me Salah Dabbouz, président de la Laddh, tente, depuis plus d'une semaine, de déposer plainte en diffamation contre ce journal. En vain. Le procureur de la République près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs refuse toujours de fixer la caution. L'avocat, qui a qualifié ce procédé "de déni de justice", s'en est plaint auprès du procureur général de la cour d'Alger. Mohamed Mouloudj