La triche ne passe pas. Les responsables des fuites des sujets du bac, une fois identifiés par l'enquête en cours, seront présentés à la justice et les candidats au baccalauréat sont appelés à repasser les examens dans les matières touchées par les fuites. Le verdict du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, peut prêter à discussion, dans le sens où certains estiment qu'il aurait été plus juste de refaire carrément la session du bac comme en 1992, mais il a au moins le mérite d'avoir traité le problème dans le fond, et apporté des mesures qui touchent toutes les parties impliquées dans cette affaire. La session partielle invalide du coup les examens concernés, la justice s'occupera ensuite des criminels de l'éducation nationale. Toutes proportions gardées, le même verdict aurait dû sanctionner l'affaire CRBAF-ASK, à savoir une invalidation du résultat technique de la rencontre, obtenu dans des conditions de triche, dixit le communiqué de la commission de discipline, et la rétrogradation du CRBAF, coupable d'avoir facilité la tâche à l'ASK pour marquer le but du maintien. Or, et c'est là que le bât blesse, le verdict de la LFP, décrié de toutes parts, valide justement la triche. Il punit certes le principal instigateur, à savoir le CRBAF, mais il ne restitue pas la volonté de réparer l'injustice commise, ce qui constitue en fait l'essence même d'une procédure disciplinaire ou judiciaire. Quand bien même il serait possible d'admettre que l'ASK n'a rien demandé dans cette affaire et qu'elle a juste profité de la passivité d'un adversaire poussé par son public à abdiquer, il n'en demeure pas moins que le but marqué dans de telles conditions ne peut pas être validé. Les élèves qui ont découvert les sujets des examens du bac n'ont, eux aussi, rien demandé. Ils ont juste profité, pour ainsi dire, d'un coup de pouce de ceux qui ont monté le complot, mais ce n'est pas pour autant qu'il faille aujourd'hui valider les résultats. C'est insensé ! Idem pour le verdict de la LFP. S. L.