Les candidats ont trouvé les sujets plus coriaces que les premiers jours, se plaignant, en outre, de la difficulté à se concentrer. "Déconcentré." C'est le terme qui revient le plus dans les déclarations des candidats à la session partielle du baccalauréat des filières expérimentales. Au troisième jour de ces épreuves, ceux que nous avons rencontrés devant les lycées de la capitale, hier, cachaient mal leur appréhension sur l'issue de l'examen. Et pour cause ! "Les sujets étaient particulièrement plus difficiles en comparaison avec ceux de la première session", nous disent-ils. Pour étayer leurs dires, ils avancent l'exemple du sujet d'histoire-géographie de la matinée, après celui des mathématiques qui était "décoiffant", pour paraphraser les propos d'une candidate. Conséquence logique de la coïncidence de la session partielle avec le mois de Ramadhan, les candidats affirment ne point pouvoir faire les révisons nécessaires. "Ce n'est pas évident de réviser au mois de Ramadhan. On était démotivés moralement. Donc, on n'a pas bien travaillé", confiera une candidate, qui est vite recadrée par son camarade. "Quand on a terminé le bac, j'ai senti un certain repos dont j'ai voulu profiter pour me distraire, puis j'y ai pris goût", dira-t-il, en s'esclaffant de rire. Cela étant, d'autres candidats trouvaient d'autres sujets plus abordables à l'instar de celui de la langue anglaise. Difficile ou abordable, la réponse dépendait d'un candidat à un autre, en fonction des capacités et du degré de préparation. Mise à part une "bourde" dans le sujet d'anglais, dont aucun de nos interlocuteurs ne s'est est rendu compte, la session de rattrapage s'est déroulée globalement sans incident. Alors, un message aux responsables du secteur de l'éducation de la part des candidats ? "Le bac n'a plus de charme, au point qu'on a perdu même le goût du Ramadhan. On vient passer l'examen pour nous en débarrasser." Puis, un vœu est lancé pour que les corrections ne soient pas sévères. L'après-midi, les candidats devaient passer l'épreuve de français. Si certains n'ont pas jugé utile de faire l'ultime révision, un groupe de garçons aperçus au loin s'échinaient à reproduire sur une feuille le texte de langue française qu'ils puisaient de leur smartphone. Interrogés à ce sujet, ils répondent sur un ton mi-sérieux, mi-moqueur : "Je suis en train de préparer le sujet de français." Et d'expliquer qu'il s'agit d'un compte rendu standard de production écrite qui revient chaque année. À l'en croire, toutefois, même avec la coupure des réseaux sociaux et d'Internet, la fuite de sujets continue : "Oui, je le dis clairement, il y a toujours des fuites de sujets. Celui d'histoire-géographie et celui des mathématiques et même d'anglais ont fuité. Je le jure que c'est le cas, mais on ne reçoit rien à notre niveau. C'est réservé à ceux qui ont des connaissances." Il en profitera pour lancer une pique à la première responsable du secteur, Nouria Benghabrit : "S'ils veulent aller vers l'année blanche, qu'on y aille." Mais, entre les ouï-dire et les faux sujets, la frontière est floue. Vu sur facebook, des "mains habiles" ont, en effet, maquillé comme de nouveaux sujets datant de 2013, pour induire en erreur les candidats. Ce qui était le cas de notre interlocuteur qui dira : "Je me suis basé sur le sujet le plus difficile en maths, alors qu'il y avait un autre plus facile et qui a fait l'objet de fuites." Cependant, encore une fois, il n'était pas en mesure de présenter une preuve matérielle de ses assertions. Pour tenter de nous convaincre, un membre du groupe fera état d'une discussion, la veille, entre un candidat et le reporter d'une chaîne de télé privée auquel il a exhibé un sujet qu'il aurait reçu sur le réseau "Viber". AMAR R.