La direction locale de la Caisse nationale de la sécurité sociale des non-salariés (Casnos) de Tizi Ouzou a été fermée hier par de nombreux manifestants à l'appel de plusieurs associations de professions libérales pour dénoncer une augmentation "arbitraire et illégale" des cotisations. Ces associations se plaignent "de l'augmentation de la cotisation annuelle de 32 400 DA à 64 800 DA alors que sur le reste du territoire national, disent-ils, elle est maintenue à son montant initial". Il s'agit, selon la même source, "d'augmentations vêtues d'un caractère régionaliste, discriminatoire et anticonstitutionnel, visant le pourrissement et le bouleversement de notre wilaya". Par conséquent, ont-ils expliqué, il a été décidé d'organiser ce sit-in devant la Casnos pour demander "le départ de son directeur, l'application de la loi 15/289 dans son intégralité et dire halte au mutisme des autorités face aux violations des lois de la République". Sur des banderoles accrochées à l'entrée de l'édifice fermé, on pouvait lire : "Réparation et sanctions", "Conformez-vous à la loi", "Halte au vol", "Pour l'application de la loi 15/289 dans son intégralité". "Ce n'est pas avec nos cotisations que nos responsables iront se soigner à l'étranger. Si la Casnos souhaite un accroissement de son budget, elle devrait aussi revoir ses prestations. Ce n'est pas en remboursant des ordonnances de médicaments qu'on imposera des augmentations alors que cette caisse ne prend pas en charge les bilans radiologiques et biologiques qui sont les plus coûteux", relèvera un contestataire. Selon des représentants de ces associations rencontrés sur place, "ces augmentations sont contraires à la loi. Pis encore, les assurés qui ont déboursé le minimum à payer de 32 400,00, comme indiqué par la loi, sont appelés à compléter le reste pour pouvoir bénéficier d'une mise à jour de leur carte Chifa". Le secrétaire général du collectif d'appui à la microentreprise, Yacine Guellal, affirme : "Nous sommes ici pour afficher notre mécontentement concernant ces augmentations injustifiées. Avant d'entreprendre une telle démarche nous avons, dans un premier temps, interpellé le directeur de la Casnos, mais l'entrevue a été, malheureusement, infructueuse. La Casnos doit se conformer à la loi. À cet effet, nous interpellons le wali et nous disons halte à son mutisme face à la violation des lois de la République. Le wali est le premier à veiller à l'application des lois. Nous demandons également des réparations et la délivrance de la mise à jour à ceux qui ont cotisé 32 400,00 DA conformément à la loi." Il est à rappeler que lors de son dernier passage à Tizi Ouzou, le directeur général de la Casnos, Achek Chaouki Youcef, avait déclaré qu'"il n'y avait aucune disparité entre les wilayas en termes des montants payés au titre des cotisations sociales à la Casnos au niveau national. La réglementation est partout la même, ce qui fait la différence ce sont seulement les revenus". K. Tighilt