Alors qu'une centaine de logements sont achevés depuis des mois, les autorités locales de la wilaya de Constantine justifient chaque rendez-vous d'attribution par des travaux de VRD à la traîne, la non-réalisation des structures d'accompagnement, etc. En parallèle, les citoyens ne cessent d'exprimer leur mécontentement face à cette situation. C'est le cas pour les bénéficiaires de logements sociaux dont la liste a été affichée, il y a plus d'un mois, à la mairie de Constantine. Les bénéficiaires des préaffectations, remises depuis des mois par la daïra de Constantine, attendent toujours. Pis, aux bénéficiaires qui se sont présentés aux services concernées, l'OPGI avance qu'elle n'a toujours pas reçu la liste de la daïra. Des représentants de 434 souscripteurs de logements sociaux participatifs (LSP) se sont réunis dans l'après-midi d'hier, avec le premier responsable de la wilaya de Constantine, pour dénoncer le retard et la défaillance du promoteur chargé de la construction de leurs logements. Lors de cette rencontre, Hocine Ouadah s'est engagé à mettre en place un planning pour l'achèvement des travaux dans les plus brefs délais et qui doit être respecté par le promoteur, selon la cellule de communication du cabinet du wali. Les protestataires ont, pour rappel, tenu hier, un sit-in devant le cabinet du wali pour réclamer l'application de la loi concernant les travaux de VRD que le promoteur chargé du projet refuse de réaliser. Selon des souscripteurs rencontrés sur les lieux, ils ont déposé leurs dossiers de logement en 1992 sous forme de coopérative immobilière mais suite à des conflits entre des membres de la coopérative, le projet a été réinscrit en 2003, dans le programme LSP. Le contrat signé avec un promoteur immobilier l'engage à achever les travaux — qui étaient à ce moment-là, réalisés à hauteur de 37% — dans un délai de 24 mois. "En 2016, soit 13 ans plus tard, le projet n'est pas encore achevé, le promoteur refuse de nous remettre les clés, en plus du fait qu'il demande aujourd'hui presque le double du prix initial", nous a déclaré une mère de famille. Tout en ajoutant qu'elle est locataire depuis des années, et à quelques années de sa retraite, elle se retrouve sans logement Ceci, alors qu'une mise en demeure a été transmise, il y a près d'un mois, au promoteur chargé de réaliser ce projet, pour achever les travaux en question, comme stipulé par la loi. Mais ce dernier refuse d'appliquer les instructions, pourtant, émises par le wali. Pour rappel, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait ordonné en début du mois en cours, lors de son déplacement à Constantine, d'achever les projets de logement en retard. Mais avec le vide juridique et des promoteurs incompétents, le citoyen est pris en otage. Aussi, des souscripteurs ont décidé le 9 juillet dernier de recourir au squat des logements. Notons qu'ils ont des actes de propriété de ces logements dont la remise des clés était fixée à juin 2014. "Nous n'allons pas quitter nos logements et le promoteur doit trouver une solution pour achever les travaux de VRD, on n'a plus les moyens de louer", lancent-ils. Le cas des 3 300 logements relevant de la formule Cnep-Immo, où des clés ont été remises à des souscripteurs par le Premier ministre, lors de sa visite à Constantine en avril dernier, est édifiant. Censés avoir occupé leurs logements depuis le 16 avril dernier, les bénéficiaires attendent toujours. "C'était une remise des clés symbolique pour le programme de la visite du Premier ministre", dira un des responsables du projet aux souscripteurs qui menacent de forcer les portes des blocs si les autorités locales ne trouvent pas de solution. S. B.