Des produits comme le caoutchouc, le méthanol, l'essence et le gasoil ne seront plus importés et seront produits localement avec la mise en exploitation de ces nouvelles raffineries qui produiront chacune 5 millions de tonnes jusqu'en 2040. Le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, qui a effectué une visite de travail, hier, à la plateforme pétrochimique de Skikda, a annoncé une nouvelle politique de production pétrochimique, à savoir abandonner progressivement l'exportation du pétrole à l'état brut et se lancer beaucoup plus dans l'exportation de produits finis. Pour le ministre, cette ambitieuse perspective est réalisable, grâce à la mise en service de 4 nouvelles unités pour le raffinage à Tiaret, à Hassi-Messaoud, à Arzew et à Biskra. Une mise en service projetée pour 2019-2020. Des unités de production pétrochimique seront lancées dans ces nouvelles raffineries pour une meilleure exploitation du brut. Le ministre de l'Energie indiquera, par ailleurs, que l'accroissement de la production pétrochimique est devenu impératif dans la conjoncture actuelle et cela est désormais possible avec l'augmentation de la production dans les unités mais aussi la mise en exploitation des nouvelles raffineries. Concernant le complexe gazier de Tiguentourine, le ministre expliquera que l'unité 3 est entrée partiellement en production et sera à sa production maximale dans les prochains mois. On annonce également le lancement d'une étude pour l'extension du port de Skikda pour répondre à l'accroissement de la production au pôle des hydrocarbures. Prenant la parole pour un exposé, le vice-président de la Sonatrach, chargé du raffinage, de la pétrochimie et de la liquéfaction, Akli Remini, fera savoir que certains produits comme le caoutchouc, le méthanol, l'essence et le gasoil ne seront plus importés et seront produits localement avec la mise en exploitation de ces nouvelles raffineries qui produiront chacune 5 millions de tonnes jusqu'à 2040. Il fera remarquer aussi que la facture de l'année 2015 d'importation de ces produits s'est élevée à 2 milliards de dollars. Une facture qui sera réduite progressivement à partir de cette année, a-t-il souligné. Avec l'effondrement des cours mondiaux du pétrole, l'investissement dans le raffinage est certainement une option incontournable, en ce sens qu'elle permettra de satisfaire la consommation nationale en produits finis et donc de limiter la facture des importations et assurer en même temps une rentrée de devises grâce à l'exportation. Mais pour cela, il faudra que les produits pétroliers raffinés localement soient compétitifs. Car il y aura certainement de la concurrence. Des pays producteurs de pétrole pourraient se découvrir la même ambition que l'Algérie, surtout si le prix du brut continue à battre de l'aile. Cela étant, M. Remini indiquera, par ailleurs, que la quantité de déchets récupérés lors de la liquéfaction est de l'ordre de 1,5 million de tonnes. Il a rappelé, au passage, que désormais la main-d'œuvre étrangère estimée à 40% des effectifs sera remplacée par des compétences algériennes. Il faut rappeler que le remplacement de la main-d'œuvre étrangère a été dicté par l'attitude des sociétés étrangères telles que Statoil et BP de réduire des effectifs de leurs employés expatriés. Une décision prise suite à l'attentat terroriste qui a visé le site gazier de Tiguentourine dans la daïra d'In Amenas. A. BOUKARINE