Un bon nombre d'entreprises parmi les sous-traitants, ont dû plier bagages, faute de paiement de leurs factures. Annoncée en grande pompe par le wali de Béjaïa, l'inauguration partielle du tronçon de la pénétrante autoroutière, du village Akhenak (Seddouk) jusqu'à Ahnif (Bouira), sur une cinquantaine de kilomètres, ne pourra finalement pas intervenir à la date du 20 août 2016 qui coïncidera avec le 60e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam, à Ifri. C'est ce qu'a déclaré sur les ondes de la radio locale Tabet Nacer, de la direction des travaux publics (DTP) de la wilaya, justifiant ce report par des "contraintes techniques". Ainsi donc, l'ouverture de ce tronçon, tant attendue par les citoyens de la région, sera ajournée à une date ultérieure, comme l'affirme M. Tabet. "Toutes les contraintes ont été levées et les travaux se poursuivent normalement. Actuellement, nous sommes en train de revoir notre calendrier afin d'arrêter avec le wali, une autre date pour l'ouverture de ce premier tronçon", indiquera, par ailleurs, le fontionnaire de la DTP. À l'entendre, on se demande par quel miracle les autorités de wilaya ont pu lever toutes ces entraves qui seraient à l'origine du retard flagrant qu'accuse ce grand chantier ? Car, sur le terrain, la réalité est tout autre. En effet, selon un cadre technique exerçant dans ce chantier, il reste encore beaucoup de choses à régler sur le terrain. "Au-delà du déficit en main-d'œuvre et en matériaux de construction, le problème de manque d'argent se pose avec acuité. Pour preuve, bon nombre d'entreprises parmi les sous-traitants, ont dû plier bagage, faute de paiement de leurs factures. C'est le cas de cette société chinoise spécialisée dans le bitumage qui a contracté un marché avec le groupement sino-algérien, CRCC-SAPTA, en charge de la réalisation du projet", nous a-t-il fait savoir. Notre interlocuteur est persuadé qu'à ce rythme, le tronçon Seddouk-Ahnif ne sera pas livré avant la fin de l'année. "À moins que les autorités de wilaya s'entêtent à l'inaugurer dans la précipitation, quitte à bâcler les travaux qui restent à réaliser, dont des ouvrages d'art qui exigent de gros moyens et surtout beaucoup de temps", a-t-il ajouté. Pour rappel, les agents de la société de gardiennage Amine Gard ont observé un piquet de grève, il y a de cela quelques jours, au niveau des bases de Semaoune, Sidi-Aïch et Ibourassen (Oued Ghir), pour revendiquer la régularisation de leur situation socioprofessionnelle (mensualités, assurances, fiches de paie...). Pour sa part, le wali qui tient à ce que ce projet structurant soit livré dans les délais, a multiplié ces derniers mois, des réunions d'évaluation avec les membres de son exécutif, les maires concernés par cette route et les chefs d'entreprises réalisatrices, mais aussi des sorties sur le terrain. M. Zitouni a fixé un échéancier pour la livraison partielle du projet. Ainsi, il a avancé la date symbolique du 20 août 2016 pour l'inauguration du premier tronçon, en vue de diminuer un tant soit peu le calvaire des citoyens, notamment les usagers de la RN26 reliant Béjaïa à Alger via Bouira. Tandis que la livraison totale du projet est promise pour le 1er novembre 2016, une autre date symbolique, qui coïncidera avec le 62e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Tout compte fait, les promesses du wali se sont avérées sans aucun effet. HAMMOUCHE/K. OUHNIA