La wilaya de Bouira est traversée par une voie ferrée sur près de 101 km. Des trains de voyageurs et de marchandises parcourent cette distance de jour comme de nuit. Les piétons s'exposent alors au danger en traversant ces voies ferrés en milieu urbain, car des habitations sont construites le long du chemin de fer. Il arrive même que des bambins jouent à proximité, exposant bêtement leur vie. D'ailleurs, au niveau de la ville de Bouira, durant les dix dernières années, plusieurs accidents se sont produits au centre-ville, alors que des piétons tentaient de traverser la voie ferrée. C'est ainsi que deux jeunes d'Ahl-El- Ksar, ont été happés au passage du train, juste à la sortie de la gare, au lieudit Oued Eddous. Une jeune fille, habitant à Ouled Belil, quartier périphérique de la ville a trouvé la mort à 100 m du lieu indiqué, il y a moins d'une année. Il faut signaler que les habitants des quartiers d'Ouled Belil et Ouled Bouchia s'aventurent, chaque jour, à cheminer le long de la voie ferrée sur près d'un kilomètre pour se rendre au centre-ville, mettant leur vie en danger, d'autant plus qu'on relève l'absence de mesures de sécurité. Le constat est identique au niveau des villes de Lakhdaria, Aomar et El Adjiba. Ajoutez à cela pas moins de 62 passages à niveau non gardés tout au long des 101 km du chemin de fer. Et pourtant, les passages non gardés sont situés sur des routes très fréquentées, c'est le cas du passage de Bouaiche qui a enregistré plusieurs accidents mortels, ce qui provoque à chaque fois, l'ire des habitants qui ont manifesté à plusieurs reprises pour demander la mise en place de barrières de sécurité gardées. La même situation est vécue par les habitants de Bechloul et El Adjiba. C'est d'ailleurs ce qui a conduit la direction de la SNTF à revoir sa politique en matière de sécurité par la mise en place récemment de barrières avec gardien au niveau de Bechloul-centre. Malgré cette décision, seuls 11 passages à niveau sont gardés sur les 73 existants, sans compter ceux qui ont été ouverts par des citoyens qui ont érigé de nouvelles constructions en aval de la voie ferrée et qui se sont retrouvés dans l'obligation de la traverser. D'ailleurs, 45 accidents ont été enregistrés ces dix dernières années avec un bilan de 7 morts et 14 blessés. Les passages les plus meurtriers restent ceux de Bouaiche et de l'entrée est de la ville d'El Esnam. On se souvient qu'en 1970, un accident a coûté la vie à 6 personnes et a entraîné des blessures graves à un passager. Les victimes étaient à bord d'un véhicule, dont la photo est toujours accrochée au niveau de la brigade d'El-Esnam. Au même endroit, un autre accident s'est produit, il y a moins d'un mois et a coûté la vie à un jeune de 34ans laissant derrière lui une veuve de 25 ans et un bébé de six mois. A DEBBACHE