La grande explication au sommet entre la JS Kabylie et l'USM Alger, prévue demain au stade de Bologhine, happe les esprits des footeux pour devenir le sujet de prédilection de ces derniers jours. Partout, des coins les plus reculés de la Kabylie, jusqu'aux quartiers populaires de la capitale, l'on ne parle plus que de cela. Le foot est bel et bien un phénomène de société à même de reléguer, bien loin, les soucis du peuple qui, pourtant, n'est même pas sûr de pouvoir acheter sa baguette de pain quotidienne, avec cette grève des boulangers. “L'opium des peuples” des temps modernes, fait, paraît-il, vivre… de spectacle des guiboles. L'hypermédiatisation aidant, c'est à croire que, demain, la terre continuera de tourner mais au rythme endiablé de ce cuir tant convoité. Les deux meilleures équipes en Algérie du moment se livrent la bataille de la saison, car, au terme des débats, les dividendes risquent d'être lourds, dans un camp comme dans l'autre, mais certainement pas dans les deux camps en même temps. Bref, le titre se jouera certainement lors de ce big match, et ce ne sont certainement pas les Kabyles, qui abattent leur dernière carte après avoir dangereusement marqué le pas par rapport au nouveau “frère ennemi”, qui soutiendront le contraire. Eh oui, il faut bien se rendre à l'évidence que les cousins très proches d'hier, qui s'échangeaient les joueurs, comme on change de chemise, sont devenus, par la force de la rivalité, des protagonistes à toute épreuve. L'animosité ambiante entre les deux boss, Hannachi et Allik, a davantage, du reste, pimenté les relations entre les deux clubs. Cependant, en dépit de cet état de fait, il faut reconnaître que les deux formations ont toujours su laisser aux vestiaires leur rancune pour se focaliser sur l'essentiel, c'est-à-dire le jeu. Le match aller à Tizi Ouzou, mis à part certaines escarmouches sans grande gravité, s'est déroulé dans une ambiance acceptable. Ce 46e rendez-vous entre les deux teams en sera-t-il de même ? Pourquoi pas, serions-nous tentés de répondre pour la simple raison que dans les deux équipes, il existe une forte dose de qualité et, surtout, d'expérience, plus préoccupée par la nécessité de se hisser au rang des espérances qu'elle suscitent que “d'allumer le feu”. En effet, la JSK et l'USMA totalisent à elles seules plus d'une dizaine d'internationaux, soit la moitié de l'effectif actuel de l'équipe nationale. “Personnellement, je ne vis pas ce match sur fond de pression, c'est une rencontre importante, déterminante, certes, mais nous n'allons tout de même pas en guerre. Nous allons jouer au football pour produire un spectacle de qualité. Le résultat sera en faveur du meilleur, forcément”, commentait ce week-end le capitaine justement des Verts, Dziri Bilal, qui n'a pas manqué d'appeler les deux formations à faire de ce rendez-vous footballistique une véritable fête du football, comme ce fut le cas la saison dernière en finale de la Coupe d'Algérie. Alors que la fête soit ! S. B.