Abdelouahab Nouri a annoncé la résiliation de 96 contrats relatifs à des projets sur site et l'indemnisation des bénéficiaires. Les sorties sur le terrain d'Abdelouahab Nouri, ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, sont imprégnées de constats négatifs, de révélations fracassantes et de promesses d'y remédier. Après le dossier des zones d'expansion touristique (ZET), voilà que Nouri récidive et lève le voile sur la situation qui prévaut au parc des Grands-Vents (Dounia Parc d'Alger), la qualifiant de "très grave". Depuis la wilaya de Tipasa où le ministre effectuait, jeudi, une visite de travail, Nouri a fustigé la distribution "illégale" de quelque 65 ha sur un total de 1 059 ha, destinés à constituer un parc citadin de villégiature pour les habitants de la capitale. Dans une déclaration à la presse, au terme d'une visite, le ministre s'est dit "abasourdi" après avoir pris connaissance du dossier Dounia Parc assurant que "la situation nécessite des mesures urgentes et rigoureuses", indiquant que "des lots de terrain ont été distribués dans un irrespect total de la législation en la matière et loin de toute transparence, en vue de l'implantation de projets imaginaires, représentés, pour la plupart d'entre eux, par des fast-foods". Le ministre, qui n'a pas eu besoin de dire que cela s'est passé durant l'exercice de son prédécesseur Amar Ghoul, ni qu'il a relevé le directeur du parc de ses fonctions, a tout de même souligné "la résiliation, par ses services, des contrats relatifs à 96 projets, dont une quarantaine de fast-foods". Il insistera qu'il est "impossible d'insuffler le développement du secteur touristique par l'encouragement de la culture du fast-food et du déni de la loi", assurant que la distribution des lots en question s'est faite, également, en l'absence de plans d'aménagement territoriaux, d'où la gravité de la situation. S'exprimant à propos des bénéficiaires de ces lots, il a signalé qu'ils seront indemnisés et que les terrains seront récupérés. Il reste à savoir si les responsables de cet état de fait seront poursuivis en justice... ou pas ? Le ministre n'en a soufflé mot comme il n'a pas parlé, non plus, d'éventuelles investigations qui iraient en profondeur dans toutes les zones d'ombre qui caractérisent ce dossier. En attendant, Abdelouahab Nouri a fait cas de l'élaboration en cours d'une "évaluation globale de la saison estivale 2016 en vue de faire le constat de ses insuffisances, afin d'y remédier à l'avenir", estimant que "l'Algérie possède les capacités l'habilitant à offrir de meilleures prestations touristiques". Il a notamment relevé le problème de parcage des véhicules rencontrés par les automobilistes sur tout le littoral algérien, parallèlement à des insuffisances en matière d'hygiène du milieu, appelant les citoyens à s'impliquer davantage dans la préservation de l'environnement. S'exprimant sur les ZET, le ministre a signalé des préparatifs en cours pour évaluer la situation de ces zones créées en vertu d'une circulaire datée de 1989. "Le foncier touristique est un sujet sensible qu'il faut traiter avec toute l'attention nécessaire et dans le respect des plans d'aménagement territoriaux pour éviter l'anarchie", a-t-il soutenu. Interrogé sur les travaux de réhabilitation en cours au niveau des complexes touristiques publics de Tipasa — Matares et la Corne d'or, entre autres —, le ministre s'est dit "insatisfait" du rythme imprimé aux chantiers et de la faiblesse de leur suivi. Le ministre a annoncé, sur place, le lancement d'un concours pour le recrutement d'ingénieurs et de techniciens pour le suivi de ces opérations de réhabilitation, affectées d'une dotation publique de 70 milliards de dinars. Nabila Saïdoun