Lors d'une petite virée que nous avons effectuée au niveau des marchés populaires, marché Tnach de la commune de Belouizdad et Nelson de Bab El Oued , nous avons constaté que les étals -colorés par le rose et le bleu des blouses, qui se mêlent au vert, jaune et rouge et autres couleurs des crayons, stylos et autres articles- attirent les enfants et leurs parents, qui ne cachent pas leur inquiétude quant à la flambée des prix, qui fait déjà des mécontents parmi les familles aux revenus modestes. Si beaucoup d'entre eux s'y attendaient -il ne peut en être autrement, le pli est pris- compte tenu de la hausse générale du coût de la vie enregistrée depuis quelques temps, des parents ont été fâcheusement surpris de constater encore que les prix ont augmenté d'au moins 20%, comparativement à l'année dernière. «Les prix des articles scolaires connaissent cette année une hausse vertigineuse par rapport à l'année dernière. Il y a des familles qui peinent à faire face aux dépenses que nécessite la rentrée en matière de fournitures scolaires, livres et cartables», dira un père de famille rencontré au niveau du marché Tnach de la commune de Belouizdad. Un vendeur ambulant installé dans ce quartier reconnaît cette tendance à la majoration des prix. «Cette hausse touche particulièrement les accessoires et les articles, comme les crayons de couleur, les trousses et les boîtes de peinture.» Sur les étals du marché de Bab El Oued, une grande variété de marchandises est exposée. Des stylos, des marqueurs, des crayons de couleur, des gommes, des règles, des cahiers, des classeurs, des ardoises, ou encore des cartables et des trousses qui s'offrent aux clients. Tous les produits nécessaires sont disponibles. «Notre marchandise varie entre les produits nationaux et ceux provenant de l'importation. Les clients ont ainsi un large choix», assure un commerçant. Seulement les prix affichés ne sont plus ceux de l'année précédente, presque toutes les fournitures scolaires ont vu leur prix augmenter. «Hormis les articles de papier de production locale, tous les autres produits ont connu une hausse de prix de 20%», affirme Smaïl. Les trousses sont affichées à 100, 150, 200 et parfois même à 400 DA chez les commerçants ambulants et la quasi-totalité des magasins qui vendent ce type d'articles scolaires. La gomme varie entre 20 et 70 dinars, alors que le prix des boîtes de crayons de couleur varie entre 50 et 400 dinars. Le contenu d'un cartable pour un élève au primaire coutera près de 4 000 dinars selon certains (sans compter le cartable bien évidemment). Cette flambée des prix crée une inquiétude chez la plupart des familles dont le pouvoir d'achat est érodé. Il faut dire qu'avant même de prendre connaissance de la liste établie par l'établissement d'accueil, beaucoup de parents n'hésitent pas à s'approvisionner surtout auprès des commerçants de l'informel, qui proposent selon eux des produits à des prix «relativement abordables». Des parents préfèrent commencer par acheter la grande partie des affaires scolaires et compléter la liste par la suite. Certains s'y sont même pris juste après le début des vacances scolaires, d'une part pour ne pas être débordés, et d'autre part pour échapper aux sempiternelles augmentations qu'ils savent inévitables. La gamme de produits est très large et chacun peut sacrifier à cette obligation selon ses moyens financiers. Enfin, d'importantes dépenses attendent ainsi les parents d'élèves. L'achat du matériel nécessaire à l'année scolaire de leur(s) enfant(s) sera lourdement ressenti, notamment par les familles modestes. Outre les traditionnelles longues listes des fournitures scolaires, les parents devront aussi faire face à l'achat des nombreux manuels scolaires exigés. Par ailleurs, pour cette rentrée scolaire 2015-2016, une enveloppe budgétaire supplémentaire importante a été allouée par le gouvernement pour la restauration des établissements scolaires souffrant de dégradation. De plus, des mesures de solidarité ont été prises au profit des élèves issus de familles démunies pour leur offrir tout ce que nécessite la rentrée, à savoir les cartables, les tabliers, les livres scolaires ainsi qu'une allocation scolaire . A noter que le secteur de l'éducation a programmé la réalisation de nouvelles infrastructures, dont 562 écoles, 231 CEM et 276 lycées ainsi que 156 cantines scolaires. Concernant la santé scolaire il a été décidé, en prévision de la prochaine rentrée, de réaliser de nouvelles unités de dépistage et de suivi (UDS) pour assurer un taux de couverture de 84,76%, outre l'intensification des campagnes de sensibilisation et de prévention et la généralisation des clubs de santé dans tous les établissements scolaires. F. O.