"Y a plus de livres, nous en avons commandé. Mais, ils ne sont pas encore arrivés", a lancé un agent de l'agence de l'Office national des publications scolaires (ONPS) située rue Necera-Nounou (Belouizdad). Devant l'antenne de l'ONPS, à Belouizdad, Alger, un groupe de personnes munies de listes de livres venait de quitter bruyamment les locaux, bredouilles. Et pour cause, les manuels ne sont pas tous disponibles, surtout les cahiers d'activités qui ne sont pas vendus dans les établissements scolaires. "Depuis ce matin, à force de dire que tel ou tel livre n'est pas disponible, j'ai fini par me fatiguer et fatiguer les gens qui viennent les chercher", a lâché l'agent en charge de la vente. Aux questions qui se répètent, les mêmes réponses sont débitées, d'une façon machinale. Niet. En témoigne cette discussion engagée avec le vendeur par une dame. Cette dernière, qui était à la recherche des manuels de la quatrième année, n'en a acquis aucun, car ils n'étaient pas disponibles dans le magasin. Désirant savoir si les livres pouvaient être disponibles le lendemain, on lui a fait comprendre qu'elle devait prendre son mal en patience : "Ne revenez pas avant trois ou quatre jours et même au-delà d'une semaine", en lui rappelant que les jours d'ouverture sont du samedi au mercredi, de 8h à 16h. Visiblement excédé, le chargé de la vente, n'était pas en mesure de donner des réponses à même de rassurer sur la disponibilité des manuels. "On n'est sûr de rien. On ne sait pas s'ils vont nous approvisionner ou pas, parce que parfois on passe des commandes mais on nous livre d'autres livres que ceux réclamés", a-t-il lâché dépité. À une autre dame qui cherchait le livre des activités linguistiques de la 5e année primaire, le commercial de l'agence a répété un brin énervé : "Si je te trouve ton livre, je le cacherai jusqu'à ton retour", a-t-il dit. Une autre qui était à la recherche du manuel de dessin de la deuxième année, a dû essuyer la même réponse. "Il n'y a pas de livres d‘activités, mais ceux des cours uniquement", a-t-il réitéré. Mais, voilà que grâce à une de ses collègues, le livre sort comme par enchantement des étals. Selon lui, les livres étaient tous disponibles, mais les stocks sont pratiquement épuisés au vu de la demande croissante, chaque jour un peu plus, à l'occasion de cette rentrée. À l'ONPS, hôtel Safir (ex-Aletti), deux longues files s'étaient formées depuis les premières heures de la journée et s'étiraient au fur et à mesure que le temps passe. Des hommes et des femmes attendaient stoïquement l'ouverture. Las, certains ont déchanté et d'autres ont dû se rabattre sur des librairies privées connues sur la place d'Alger pour la revente de ce produit. Mais, là encore, les parents ne sont pas au bout de leur peine, puisque beaucoup de librairies affichent, à l'entrée même, les listes des livres manquants. AMAR R.