Pour profiter de ce nouveau service, il faut être détenteur de la carte CIB. Le processus évoluera en trois phases dont la dernière concernera le e-commerce. Les Algériens autant que la communauté TIC se souviendront longtemps de cette journée du 4 octobre 2016 qui a vu la très attendue mise en service du e-paiement ou paiement à distance. Il est, bel et bien, opérationnel depuis hier avec onze banques (6 publiques et 5 privées) et neuf web marchands : Air Algérie, Tassili Airlines, Djezzy, Algérie Telecom, Mobilis, Seaal, Cnas, Ooredoo, et l'assureur Amana qui ont inauguré ce processus. Lors de la cérémonie de lancement organisée hier à l'hôtel El-Aurassi, Mouatassem Boudiaf, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé de l'Economie numérique parle de "mise en place d'instruments de paiement qui permettront une interaction beaucoup plus active dans le cyberespace". "La concrétisation du e-paiement va permettre dans un délai très court, voire dès le début de 2017, le télépaiement et la télédéclaration. C'est un besoin pressant de la part du secteur économique dont notamment les entreprises. Le paiement à distance va permettre la bancarisation de l'économie", a-t-il déclaré, précisant que cela va concerner l'aérien, le rail et qu'il est prévu d'"introduire Sonelgaz qui compte un gisement important de porteurs de carte potentiels. On va aussi travailler de concert avec le ministère de l'Habitat pour pouvoir élargir cela à l'AADL et à l'OPGI", a-t-il ajouté. Il soutient à propos d'Algérie Poste, détentrice de plus de 18 millions de comptes CCP, qui n'a pas été de la partie hier : "Algérie Poste est aujourd'hui en train de procéder à une mutation technologique. Elle a un projet très ambitieux grâce auquel elle va faire migrer son parc cartes vers des cartes de paiement." Il se trouve que la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication était la grande absente de cet événement qui a regroupé toute la communauté des TIC, ainsi que des intervenants dans le domaine. Une absence qui n'a pas manqué d'être remarquée, d'autant que ce lancement coïncide avec l'avènement de la 4G. Les trois opérateurs sont, d'ailleurs, partie prenante dans cette première phase, en plus d'Algérie Télécom. Mohamed Loukal, gouverneur de la Banque d'Algérie a souligné, pour sa part, qu'"il s'agit d'une réforme majeure qui s'inscrit dans le processus continu de modernisation du système bancaire et financier". Un dur labeur, en l'absence d'une volonté politique réelle, pour venir à bout de l'informel qui gangrène notre économie et représente 40% de notre PIB. Boualem Djebbar, délégué de l'Abef, a plaidé pour l'avancement de ce processus en invitant les opérateurs intéressés à intégrer l'opération. "Au début 2017 on pourra intégrer les autres services", a-t-il assuré précisant qu'"il existe actuellement un million et demi de cartes CIB en circulation". Le e-commerce, quant à lui, viendra couronner cette opération après promulgation d'une loi y afférente. Comment fonctionne le e-paiement Nawel Benkritly, DG de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim), a expliqué le fonctionnement du e-paiement. Chaque client au niveau d'une banque quelconque a besoin de la carte CIB qui lui permet des transactions aussi bien sur le distributeur automatique d'une banque, que sur les terminaux de paiement qui sont déployés et, depuis hier, sur tous les sites des web marchands certifiés en cette première phase. Après l'obtention de sa carte CIB, il faut s'assurer que le service e-paiement est autorisé par sa banque. Il suffit, ensuite, de demander son mot de passe et d'aller sur le site du web marchand qui propose des services de paiement en ligne et payer aussi bien des achats que des services. Le site web en question est, en fait, connecté à la plateforme interbancaire et fait une demande de paiement. Cette dernière est vérifiée par l'existence du web marchand (tous les web certifiés sont portés sur la plateforme) pour être notifiée. Le porteur est, ensuite, dirigé vers la plateforme de paiement (ce qui permet d'éviter tout transfert de données entre le porteur et le web marchand) et doit saisir son numéro de carte, sa validité, le cryptogramme et son adresse. Le centre de traitement pratique l'ultime vérification (informations et solde du client) et notifie l'acceptation de la transaction. Le porteur reçoit, sur son adresse mail, le reçu de la transaction qui est aussi affiché à la fin de la transaction et peut être imprimé immédiatement. Nabila Saïdoun