"J'entretiens des rapports privilégiés avec l'Algérie et son président (Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération) en particulier. Je lui ai proposé, à plusieurs reprises, de fixer ensemble une date. Au niveau sécurité, pour le moment il n'a pas trouvé véritablement la solution mais la volonté de la France, avec moi ou un autre, c'est d'aller jouer à Alger le plus rapidement possible", ce sont les propos du président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, sur la radio RMC dans l'émission Team Duga. Le 6 octobre 2001, il y a de cela 15 ans, jour pour jour, l'Algérie avait affronté la France en match amical pour la première fois de l'histoire des deux pays. Le rendez-vous que tout le monde attendait n'était pas allé à son terme. Quelque part, il y avait de la frustration, même si le match en lui-même a été un événement, au-delà du sportif, historique. À un quart d'heure de la fin, alors que les Bleus de Zidane, fraîchement champions du monde (1998) et champions d'Europe (2000), menaient par 4 buts à 1 devant des Verts en pleine reconstruction, le match a été interrompu à la 76e minute. Il y a eu un envahissement de terrain par quelques dizaines de supporters, notamment franco-algériens. Certes, il y avait eu envahissement de terrain, mais pas de gros débordements et d'énormes incidents. Malgré cela, les organisateurs ont décidé de mettre un terme à la rencontre, même s'il y avait beaucoup de joueurs, notamment dans le camp français, qui auraient souhaité poursuivre le match, une fois les supporters "renvoyés" dans les gradins. Depuis ce jour, les responsables du football des deux pays ont toujours travaillé pour l'organisation d'un match retour en Algérie, mais rien n'a été fait. Le président de la FFF, Noël Le Graët, lors de son intervention sur la radio RMC a, certes, évoqué le projet d'un match amical France-Algérie en Algérie, mais exige la sécurité pour son équipe. Le patron de la FFF souhaite même que cette confrontation ait lieu le plus vite possible. Le problème de la sécurité des hôtes de l'Algérie ne se pose jamais et il faudra aller chercher un autre argument pour expliquer la non-organisation de matches amicaux entre les deux pays. Si l'on parle d'insécurité, la peur a pris ses quartiers à Paris avec les braquages (Kim Kardashian dernièrement), les attentats terroristes (attentat au stade de Saint-Denis en novembre 2015) et le hooliganisme (violence lors de l'Euro-2016). En Algérie, l'équipe de France ne courra aucun risque. Le seul risque possible c'est très probablement d'entendre des sifflets lors de l'exécution de la "Marseillaise". Et ça, c'est prévisible, vu que l'hymne national français est conspué... par les Français eux-mêmes. L'Algérie et la France ne se sont rencontrées que deux fois dans leur histoire. La première, c'était lors de la finale des Jeux méditerranéens où les Verts s'étaient imposés 3 à 2. Le match s'était déroulé dans de bonnes conditions devant près de 100 000 spectateurs. Il y a eu des matchs France-Algérie dans les catégories juniors et espoirs. En 1984, un match a opposé les deux sélections espoirs à Saint-Ouen. La France s'était imposée 3 à 0, mais des incidents ont éclaté. Des jets de pierres ont accompagné la sortie du stade de l'équipe de France. Une deuxième rencontre entre les sélections espoirs a eu lieu à Alger en 1989. La France l'avait emportée 1 à 0 et malgré la défaite de son équipe, le public algérien avait réservé un excellent accueil à l'équipe de France. Curieusement, ce sont les matches qui se déroulent en France qui sont entachés d'incidents. En Algérie, tout se passe bien. Donc, M. Le Graët, l'argument de l'insécurité ne tient pas la route. L'année prochaine, l'Algérie réceptionnera deux nouveaux stades aux normes internationales (Oran et Tizi Ouzou). Ce sera probablement une bonne opportunité pour l'organisation de ce match qui tient tellement à cœur aussi bien aux Algériens qu'aux Français.