Citées à comparaître pour constitution d'un groupe religieux prohibé, création d'un lieu de culte sans autorisation, reproduction et échange de publications d'une pensée extrémiste et collecte illégale de fonds, quatre personnes, se revendiquant de la secte Ahmadiya, dont une jeune femme, ont comparu, hier, devant le tribunal correctionnel d'Annaba, lequel a décidé du report de leur procès au 22 novembre prochain. Ce report a été demandé par la défense des accusés, qui n'a été confiée que tardivement à un collectif d'avocats, après un premier refus des concernés de se faire représenter devant la justice, explique-t-on. Pour rappel les quatre personnes incriminées dans cette affaire, qui a défrayé la chronique locale par son caractère inédit, ont été surprises en flagrant délit par les éléments de la brigade de recherches et d'intervention en possession d'un matériel électronique sophistiqué (ordinateurs et imprimantes) et d'un important lot de livres traitant du "qadianisme", autre nom de cette secte aux ramifications internationales et de ses objectifs. L'interpellation des mis en cause a eu lieu vendredi 4 novembre, après plusieurs jours de filature, dans un appartement de la ville d'Annaba, alors que ceux-ci étaient en réunion. Les quatre individus, âgés entre 34 et 49 ans, ont bénéficié de liberté provisoire et d'une citation directe, après avoir été entendus par le parquet d'Annaba. Il y a lieu de signaler que les services de sécurité alertés sur les visées politiques de la secte Ahmadiya, qui se prévaut de la liberté de culte pour instaurer, notamment en Algérie, un Etat islamique prêchant le chiisme, ont procédé à l'interpellation d'une vingtaine d'activistes aux quatre coins du pays. La plus récente de ces arrestations a été opérée au début du mois à Sidi-Ameur, dans la wilaya de M'sila et a concerné 6 individus en possession, eux aussi, de livres et de dépliants à caractère subversif. On notera enfin que toutes les personnes arrêtées disposaient d'un matériel informatique et de reproduction de dernière génération ainsi que d'importantes sommes d'argent au moment de leur interpellation par les gendarmes et les policiers. A. Allia