Les produits pyrotechniques, sous toutes leurs formes, seront classés substance sensible interdite à l'importation à partir du premier trimestre 2017. La décision sera consacrée dans un décret exécutif qui sera promulgué au premier trimestre 2017. Ce texte viendra en fait modifier et compléter le décret de 1988. Cette mesure a été prise par les hautes autorités du pays suite aux dégâts occasionnés par l'utilisation de ces pétards, des fumigènes et des feux d'artifice et à la facture de leurs importations qui ne cesse d'augmenter. Ces substances seront désormais interdites à l'utilisation dans notre société, a indiqué le receveur des douanes à la Direction régionale de Blida, Ziane Omar, en marge d'une opération de saisie d'un conteneur chargé de produits pyrotechniques au port sec de Baba Ali. Cette structure douanière a annoncé la saisie d'une quantité importante de produits pyrotechniques dissimulés dans un conteneur de 40 pieds, d'une valeur de plus de 98 millions de dinars, a affirmé l'inspecteur principal, Brahim Righi. Dans le cadre d'une opération de contrôle de routine au niveau de ce port sec, les agents douaniers "ont mis en échec une tentative d'inondation du marché national de produits prohibés", a précisé la même source. Il s'agit de colis enfouis derrière desmeubles, souligne-t-il. Au total 1 100 colis ont été saisis dont 400 remplis de 67 200 unités fumigènes. Plus de 700 autres colis d'autres articles pyrotechniques contiennent 38 400 unités. La lutte contre l'introduction des produits pyrotechniques en Algérie, dans laquelle se sont engagés l'administration des douanes et les services de sécurité, se poursuit à longueur de l'année, mais il est difficile d'éradiquer définitivement un tel phénomène qui a pris de l'ampleur depuis des décennies. Un phénomène difficile à éradiquer Certes, d'année en année, le fléau diminue à la faveur des opérations de contrôle accomplies dans les différentes wilayas du pays. Les statistiques de saisie avancées par les douanes, évaluées à 70 millions d'unités en 2016 contre 100 millions en 2015, montrent, si besoin est, que les quantités qui ont pénétré le marché national ont baissé. L'entrée des pétards sur le marché algérien est l'œuvre de la contrebande qui utilise des "subterfuges" et tout autre moyen possible pour contourner la réglementation et échapper au contrôle douanier. La demande étant exprimée durant toute l'année par les supporters dans les stades et lors des fêtes de mariage, les "contrebandiers importent en petites quantités dissimulées dans des containers de 40 pieds", affirme Rezki Hennad, contrôleur général à la direction du renseignement douanier, dans une déclaration à la radio Chaîne III. Ils choisissent également la voie terrestre notamment la bande frontalière de l'est du pays, relève ce responsable. Pour lui, le dispositif d'interdiction de l'usage des pétards ne s'était pas révélé défaillant. Une des contraintes à laquelle sont confrontés les agents douaniers a trait à l'impossibilité de contrôler tous les containers, "sinon toute l'activité commerciale et économique du pays sera bloquée", avoue M. Hennad, qui relève que ses services procèdent par ciblage. À l'aide de ce procédé, il a été constaté en 2015 quelque 711 infractions liées au transfert illicite de capitaux d'une valeur de près de 92 milliards de dinars. B. K.