Lorsqu'il avait parlé de "surprises dans la liste des 23 pour la CAN", le 3 décembre dernier, Georges Leekens ne pensait certainement pas si bien dire. Ejectés de cette liste pour l'aventure gabonaise, Sofiane Feghouli et Carl Medjani l'ont surtout été pour des raisons techniques. "L'alibi technique" a, cependant, servi pour masquer une double sanction disciplinaire. La rébellion post-Cameroun a, ainsi, été fatale à Feghouli que son statut de joueur fantôme à West Ham a énormément desservi. Meneur de la fronde contre Rajevac dans le vestiaire de Tchaker puis ronchonnant son statut de remplaçant sur la touche à Uyo, Sofiane Feghouli s'est attiré les foudres de Georges Leekens qui n'a pas trop apprécié le côté grincheux et indocile de son élément. Jugeant que son famélique temps de jeu à West Ham ne le prédestinait aucunement à briguer une place dans le onze au Gabon, le sélectionneur national a, donc, anticipé tout "pétage de câble" de Feghouli au cours du tournoi africain. Acceptant mal son changement de statut, dû en grande partie à son mauvais choix de carrière, l'ex-détonateur du FC Valence ressemblerait plus, aux yeux de Leekens, à un "élément perturbateur" qui pourrait nuire à la sérénité du groupe au Gabon au cas où il devrait se contenter de suivre du regard ses coéquipiers du banc de touche. Le laisser tout bonnement à la disposition de son club a, ainsi, été l'option radicale choisie par le patron technique des Verts qui a fait de même avec un Carl Medjani qu'il juge doublement néfaste, techniquement et disciplinairement. Son allégeance avec Feghouli pour destituer Rajevac a autant pesé dans le choix du sélectionneur que son incapacité à tirer le groupe vers le haut et à régénérer sa motivation dans les moments difficiles, notamment en matière de lecture du jeu ou d'anticipation sur certains faits de match, comme son impuissance et son inaptitude à faire rapidement remonter le bloc au Nigeria comme l'exhortait Georges Leekens, se rendant coupable d'avoir condamné l'EN à défendre très bas avec le résultat que l'on sait. Rachid BELARBI