Le coût global supporté par l'économie nationale du fait de l'étiquetage en langue arabe réalisé à l'étranger pour les produits importés par l'Algérie est estimé à 584,175 millions d'euros en 2016, a révélé le ministère du Commerce dans un communiqué. Selon ce dernier l'Algérie a importé au titre de l'année passée 556 355 conteneurs toutes marchandises confondues. "Si on admet que seuls 35 de ce nombre de conteneurs a fait l'objet de contrôle de la conformité, soit 194 725 conteneurs, et en tenant compte que le coût minimum de l'étiquetage en arabe à l'étranger est de 3 000 euros pour un seul conteneur (selon l'avis des professionnels), le coût global supporté par l'économie nationale est de 584,175 millions d'euros, ce qui constitue un surcoût pour le Trésor public." Or, le coût d'étiquetage serait beaucoup moins important s'il se faisait sur le sol national, "soit 9 milliards de dinars (l'équivalent de 81 millions d'euros)". Ce coût en devises "sera encore plus important si l'on rajoute les frais supplémentaires engendrés par le blocage aux frontières (paiement des surestaries en devises), ce qui entraînera systématiquement un renchérissement des produits importés supporté par le consommateur final". Le même communiqué souligne que l'étiquetage réalisé à l'étranger, malgré les sommes colossales déboursées, "est souvent non conformes aux dispositions réglementaires en la matière, contraignant les opérateurs économiques à payer des surestaries en devises, dues au séjour prolongé des marchandises bloquées suite aux décisons de refus d'admission". Le 26 décembre dernier, le ministre du Commerce, dans une instruction aux directeurs régionaux du commerce, a autorisé les opérateurs économiques à réaliser l'étiquetage en langue arabe sur le territoire national au niveau de leurs locaux ou dans les installations spécialisées d'une entreprise tierce. Cette mesure vise à réduire les coûts à l'importation, développer un nouveau segment d'activité sur le marché national (société de marquage, codage et étiquetage industriel) et à protéger le pouvoir d'achat des consommateurs. "À ce titre, l'opérateur procède à l'étiquetage des mentions obligatoires en langue arabe sur une surface libre de l'emballage du produit, et ce, par un procédé admis en la manière de manière visible, lisible et indélébile", souligne l'instruction du ministre, précisant que ces mentions obligatoires doivent être conformes aux dispositions du décret exécutif n°13-378 du 9 novembre 2013. Les produits concernés par cette mesure feront l'objet d'une admission sur le territoire national en vue de leur étiquetage, tandis qu'un procès-verbal de retrait temporaire est établi par l'inspection aux frontières sur la base d'un engagement de l'importateur qui sera joint au dossier de demande d'admission. Ces opérations doivent être réalisées dans un délai d'un mois à compter de la date de notification et de l'autorisation d'admission et du procès-verbal de retrait temporaire du produit. Ce délai peut être prorogé de 15 jours par le directeur de wilaya du commerce territorialement compétent. Dès la fin de l'opération d'étiquetage, une autorisation de libre disposition du produit est délivrée à l'importateur. L'instruction ne s'applique pas aux produits alimentaires préemballés périssables. M. R.