Le président gambien sortant Yahya Jammeh a dénoncé "des ingérences étrangères sans précédent" dans son pays et appelé à un règlement pacifique du contentieux électoral qu'il a avec l'opposition, lors d'une déclaration télévisée dans la nuit de mardi à hier. M. Jammeh a fait cette déclaration quelques heures après avoir subi un nouveau revers : la Cour suprême a jugé impossible de statuer avant plusieurs mois sur ses recours contre sa défaite électorale, le temps de recruter les magistrats manquants, et prôné, par conséquent, une solution négociée avec le président élu Adama Barrow. Elle intervient également avant la venue d'une mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays), pour le convaincre de céder le pouvoir le 19 janvier, une visite initialement prévue pour hier, mercredi, mais reportée à demain "à sa demande", selon la présidence du Nigeria, poids lourd continental. La Gambie traverse une crise depuis que Yahya Jammeh a annoncé le 9 décembre qu'il ne reconnaissait plus les résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre, une semaine après avoir pourtant félicité M. Barrow pour sa victoire. R. I./Agences