La balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit de 17,84 milliards de dollars US durant l'année 2016, contre un déficit de 13,71 milliards de dollars US en 2015, soit un creusement de déficit de 4,8%. Résultat de la tendance baissière des cours du pétrole qui a sensiblement affecté la finance algérienne, cette balance risque, à court et à moyen termes, d'être affectée davantage si le gouvernement ne venait pas à encourager les exportations durant l'année 2017 qui s'annonce très difficile. En ce sens, le directeur des relations publiques et de l'information à la Direction générale des douanes, Djamel Brika, a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des bilans des douanes pour l'année 2016, que les exportations ont reculé à 28,88 milliards de dollars US en 2016 contre 34,66 milliards de dollars US en 2015, soit une chute de 16,7%. Quand bien même les importations ont baissé, elles pèsent encore lourdement sur la dépense publique, et le gouvernement a, jusqu'ici, échoué dans sa tentative de réduire les dépenses en devises en limitant l'importation de milliers de produits, dont l'automobile qui représentait, il y a deux ans, près de 7 milliards de dollars US. Selon le conférencier, la baisse des importations ne se fait pas ressentir pour autant. Elles se chiffrent à 46,72 milliards de dollars US en 2016 contre 51,7 milliards de dollars US en 2015, soit une légère baisse de 9,62%. D'ailleurs, explique encore M. Brika, les exportations ont couvert les importations à hauteur de 62% en 2016 contre 67% en 2015. Concernant les exportations des hydrocarbures, elles ont été réduites en passant à 27,1 milliards de dollars 2016 contre 32,69 milliards de dollars en 2015, soit une baisse de 17,12%. Pis encore, les exportations hors hydrocarbures ont également baissé à 2,063 milliards de dollars US en 2016 contre 2,582 milliards de dollars US en 2015, soit moins de 20,1%. En revanche, les importations des produits alimentaires ont reculé à 8,22 milliards de dollars US en 2016, contre 9,31 milliards de dollars US en 2015, alors que les importations des biens de consommation non alimentaires ont baissé à 8,27 milliards de dollars US contre 8,67 milliards de dollars US en 2015. Aussi, a révélé M. Brika, les importations des biens destinés à l'outil de production ont chuté à 14,33 milliards de dollars US contre 15,97 milliards de dollars US en 2015. En parallèle, les importations des biens d'équipement ont baissé à 15,89 milliards de dollars US contre 17,74 milliards de dollars en 2015, alors que la logique voudrait que les importations en biens d'équipements ne devaient pas être touchées, sachant qu'elles constituent un levier pour l'investissement. De son côté, le sous-directeur à la direction des recettes et des recouvrements des douanes, Toufik Saci, a révélé que l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) a engendré un manque à gagner de plus de 700 milliards de dinars aux recettes douanières algériennes depuis sa mise en œuvre en 2005 jusqu'à fin 2015. En 2016, ce déficit, en termes de recettes douanières, s'est élevé à 120 milliards de dinars et à 140 milliards de dinars en 2015. Cela étant dit, les recouvrements globaux des douanes ont avoisiné les 1 000 milliards de dinars en 2016, soit 40% de l'ensemble de la fiscalité ordinaire de l'Etat. FARID BELGACEM