Le creusement du déficit a atteint 17,2 milliards de dollars sur les onze premiers mois de 2016, contre 15,39 milliards de dollars à la même période de 2015, soit une hausse de 11,76%. Le déficit commercial de l'Algérie ne cesse de se creuser, dans le sillage de la baisse des recettes d'exportation des hydrocarbures, malgré des mesures d'austérité et de résorption des importations annoncées par le gouvernement. Selon les derniers chiffres communiqués par les services des Douanes, le creusement du déficit a atteint 17,2 milliards de dollars sur les onze premiers mois de 2016, contre 15,39 milliards de dollars à la même période de 2015, soit une hausse de 11,76%. Le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), cité par l'APS, précise que les exportations ont reculé à 25,58 milliards de dollars, contre 32,06 mil-liards de dollars en 2015, soit un recul de 6,48 milliards de dollars à hauteur de 20,22% en comparaison avec la période citée plus haut. Par ailleurs, les importations se sont réduites à un rythme beaucoup moins soutenu par rapport aux exportations, en s'établissant à 42,7 milliards de dollars contre 47,45 milliards de dollars durant la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 4,67 milliards de dollars (-9,85%). Face à la conjoncture économique maussade qui s'installe sur la durée, l'Exécutif peine, faute d'alternative aux exportations d'hydrocarbures et en l'absence d'une réelle stratégie de diversification économique, à équilibrer la balance commerciale qui se caractérise, au fil des mois, par un net recul des recettes d'exportation des hydrocarbures, en raison de la chute des prix et de la baisse des quantités exportées, alors que les importations restent vigoureuses. Dans ce domaine, et au vu des chiffres de la Douane, il est à remarquer que la structure des biens importés, dominés par les biens d'équipements et autres biens nécessaires à la production industrielle et agricole, rend la tâche du gouvernement pour le moins ardue. Ce qui revient à dire qu'en l'absence d'une diversification des exportations — scénario inenvisageable à court terme — seule une remontée notable des prix du pétrole peut réellement amorcer un rééquilibrage de la balance commerciale. Il est à savoir, selon le bilan des Douanes, que les exportations ont assuré la couverture des importations à hauteur de 60% durant les onze premiers mois de 2016 contre 68% à la même période de l'année écoulée. Les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,97% du total des exportations, ont été évaluées à 24,03 milliards de dollars contre 30,3 milliards de dollars à la même période de 2015, en baisse de 6,26 milliards de dollars (-20,66%). Quant aux exportations hors hydrocarbures (6,03% du montant global des exportations), elles ont diminué à 1,54 milliard de dollars contre 1,76 milliard de dollars (-12,7%). Les exportations hors hydrocarbures sont composées de demi-produits à hauteur de 1,12 milliard de dollars (contre 1,42 milliard de dollars), des biens alimentaires pour 281 millions de dollars (contre 220 millions de dollars), des produits bruts pour 75 millions de dollars (contre 97 millions de dollars), des biens d'équipements industriels pour 48 millions de dollars (contre 18 millions de dollars) et des biens de consommation non alimentaires pour 15 millions de dollars (contre 11 millions de dollars). Pour ce qui est des importations, tous les groupes de produits ont connu une baisse entre début janvier et fin novembre de l'année en cours, sauf pour les produits bruts qui ont connu une hausse de 0,21%. Les importations des produits alimentaires ont ainsi reculé à 7,53 milliards de dollars (contre 8,49 milliards de dollars), les biens d'équipement industriels à 14,07 milliards de dollars (contre 15,62 milliards de dollars), les biens d'équipement agricoles à 460 millions de dollars (contre 618 millions de dollars), les demi-produits à 10,5 milliards de dollars (contre 11,03 milliards de dollars), les produits bruts à 1,41 milliard de dollars (contre 1,40 milliard de dollars) les biens de consommation non alimentaires à 7,58 milliards de dollars (contre 7,96 milliards de dollars).