Le collectif des travailleurs de l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) en rééducation fonctionnelle d'Ilmaten, dans la wilaya de Béjaïa, ont repris, hier, leur mouvement de grève générale et illimitée pour dénoncer le "laxisme" et la "passivité" des responsables du secteur quant à la prise en charge effective de leurs revendications. Dans un préavis de grève daté du 29 décembre dernier, les deux sections syndicales de cet hôpital, le Snapap et le Snapsy en l'occurrence, exigent "le départ inconditionnel de l'ancien directeur", qui a été réintégré en dépit de l'existence d'un nouveau directeur, et "la restitution du logement de fonction" qu'occupe inutilement le même responsable controversé. Prévu initialement à partir du 8 janvier 2017, le mot d'ordre de grève a dû être suspendu par le collectif des travailleurs et leurs syndicats respectifs, suite aux promesses données par le directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Béjaïa, et consignées sur un procès-verbal de réunion tenue récemment au niveau du même établissement hospitalier. Selon le Dr Slimani Azeddine, sous-directeur des activités de santé à l'EHS d'Ilmaten, le DSP de Béjaïa s'est engagé à prendre en charge les problèmes posés par les travailleurs dans un délai ne dépassant pas une dizaine de jours. "Or, concrètement, aucune décision n'a été prise pour le moment. D'où, la colère des travailleurs et des syndicalistes, qui ont décidé, à l'unanimité, d'entamer la grève déjà annoncée, dès aujourd'hui, le 18 janvier (hier, ndlr)", nous a expliqué notre interlocuteur. Ce dernier a tenu à dénoncer le comportement "irresponsable et provocateur" de l'ancien directeur qui occupe un logement de fonction sans pour autant exercer une fonction officielle au sein de cette structure de santé. "Non seulement il ne fout rien ici, mais il se permet aussi d'intimider les gens, allant jusqu'à porter plainte contre deux syndicalistes et deux médecins, dont moi-même", s'offusque le Dr Slimani. Contacté par nos soins, le DSP de la wilaya de Béjaïa, Hamici Belkacem, se contentera de nous assurer que "le problème va être réglé incessamment", tout en affirmant qu'il est en réunion de travail avec son staff dirigeant. Rappelons qu'à l'origine de ce conflit, c'est la décision prise dernièrement par le ministère de la Santé de "faire réintégrer" l'ancien directeur de cet établissement, démis de ses fonctions par le passé, sans lui confier un poste d'emploi bien défini. Le retour "inattendu et incompréhensible" de celui qui a été remercié en avril 2014 pour sa gestion jugée "catastrophique" n'a pas tardé à soulever un tollé général au sein des travailleurs de l'établissement hospitalier d'Ilmaten. KAMAL OUHNIA