Un vent de psychose a soufflé de nouveau hier à Paris, après l'attaque à caractère terroriste qui s'est produite dans la matinée, au cœur de la ville, au carrousel du musée du Louvres. Cet attentat déjoué par des militaires en faction (un a été sérieusement blessé par des coups de couteau de l'assaillant) vient rappeler que la France est toujours la cible d'actes terroristes. Selon des informations du ministère de l'Intérieur, 23 opérations ont été déjouées jusqu'à novembre dernier. Le dernier attentat a coûté la vie à un prêtre dans une église de Rouen, l'été dernier. Les services de sécurité dénombrent une dizaine d'attentats au total depuis deux ans, dont les plus meurtriers (plus de 200 victimes) qui avaient ciblé la salle de spectacles le Bataclan et la promenade des Anglais à Nice, en juillet Le Premier ministre, Bernard Caseneuve, qui a pris la parole aussitôt après l'attaque du Louvre, a rappelé que le pays fait face à une menace terroriste persistante. Aucune information n'a filtré pour le moment sur l'identité de l'assaillant du Louvre. Les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'il ne portait pas de papiers d'identité sur lui. Ces derniers temps, les experts en renseignements ont fait part de leur inquiétude concernant le retour clandestin au bercail de djihadistes, qui avaient auparavant rejoint Daech en Syrie et en Irak. La France a répertorié quelque 700 ressortissants dans les zones de combat, qui ont appris à manier les armes et à conduire des attaques terroristes. Les revers essuyés par Daech laissent penser que ses "combattants" français pourraient revenir chez eux pour commettre des attentats percutants. La crainte provoquée par une possible recrudescence des actes terroristes en Hexagone intervient dans un contexte politique fébrile. Le pays se prépare à organiser des élections présidentielles. Hier, l'ensemble des candidats au Palais de l'Elysée et l'actuel locataire ont salué la bravoure des militaires qui ont neutralisé le terroriste du Louvre. Cet évènement devrait d'ailleurs replacer la sécurité au cœur du débat électoral, actuellement accaparé par le scandale de l'emploi fictif de l'épouse du candidat des Républicains, François Fillon. Il faut savoir que 7 000 militaires français sont mobilisés dans le cadre de l'opération Sentinelle de sécurisation des personnes et des lieux publics. Le musée du Louvre fait partie des 1 700 sites sensibles visés par une surveillance accrue. L'établissement avait été fermé pendant plusieurs jours après les attentats de 2015. Depuis, tout le pays est soumis au plan Vigipirate, un dispositif de sécurité exceptionnel imposé par la menace terroriste. S.-L. K.