Les multiples requêtes formulées en 2016 par les opérateurs ont fini par payer. Les produits soumis aux licences d'importation seront définis par le Premier ministre lundi prochain. La liste et les quotas des produits soumis au régime des licences d'importation seront définis lundi prochain. Première décision : cette liste et ces quotas ne seront plus fixés par la commission intersectorielle (finances, industrie, commerce), comme cela se faisait en 2015 et en 2016, et donc par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, qui avait la mainmise sur cette instance réduite à la notation des concessionnaires automobiles et des autres opérateurs économiques. Selon le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, qui s'exprimait hier lors d'une réunion des cadres de ce département, c'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui annoncera ces quotas lors d'une réunion interministérielle (commerce, finances, industrie et agriculture) qu'il présidera lundi prochain. Maintes fois interpellé par l'Association des concessionnaires et des industriels automobiles algériens (AC2A) et par les particuliers qui expriment un énorme besoin en véhicules, notamment l'utilitaire, le gouvernement a décidé de passer à l'action et de prendre en main ce dossier, dans l'urgence, pour répondre à la demande des consommateurs. "C'est cette réunion qui va définir les quotas et les nouveaux produits concernés par le dispositif des licences", a précisé M. Tebboune. S'agissant du gel récent des domiciliations d'importation de véhicules par les entreprises pour propre compte, M. Tebboune a révélé que "ce type d'importation sera, désormais, comptabilisé dans le quota d'importation des véhicules qui sera arrêté par le Premier ministre". Interrogé sur une éventuelle révision du quota d'importation de véhicules, M. Tebboune a été évasif. "Je ne peux rien vous dire. Le quota sera arrêté par le Premier ministre. À l'intérieur du quota, il y aura des licences proportionnelles aux capacités d'importation des uns et des autres et à la qualité de l'importation". Ce qui porte à croire que M. Sellal rendra public, la semaine prochaine, le nouveau mécanisme d'encadrement des importations de véhicules par les entreprises pour propre compte, d'une part, et celui lié aux importations par lots par les concessionnaires agréés. En 2016, le contingent quantitatif d'importation de véhicules a été fixé, finalement, à 98 374 unités avant qu'il ne soit revu à la baisse à 83 000 unités. Mais au vu du montant fixé initialement à 900 millions de dollars, le gouvernement a lâché du lest et avait plafonné les importations à 90 000 unités, et ce, avant de prolonger le délai d'expiration des licences, prévu initialement le 8 novembre 2016, au 31 décembre de la même année. Alors qu'en 2016, il a été attribué 225 licences d'importations de véhicules, de ciment et de rond à béton par la commission interministérielle chargée de la délivrance de ces documents, M. Sellal compte réduire encore le nombre de licences pour baisser la facture des importations. Raison pour laquelle le Premier ministre n'a pas voulu confier ce dossier à son ministre de l'Industrie, mis à l'index par l'ensemble des opérateurs en 2016. À ce jour, ce sont les véhicules, le ciment et le rond à béton qui sont soumis, depuis janvier 2016, au régime des licences d'importation, auxquels se sont ajoutés récemment les agrumes dont les domiciliations bancaires pour importation ont été gelées. FARID BELGACEM