Les étudiants en médecine dentaire et en pharmacie représentant huit universités, à savoir Tizi Ouzou, Annaba, Oran, Sétif, Alger, Constantine, Blida et Batna, ont marché, hier, à Tizi Ouzou à l'appel de leurs coordinations respectives. Les étudiants ont uni leur voix pour dénoncer notamment l'usage de la violence contre les étudiants lors des différents rassemblements organisés dans la capitale et exiger la prise en charge totale et concrète de leurs revendications. La marche s'est ébranlée de l'entrée principale de la faculté de médecine de l'université Mouloud-Mammeri, en passant par la rue Lamali-Ahmed pour rejoindre ensuite le siège de la Direction de la santé, située au centre-ville où une halte symbolique a été observée avant de poursuivre la marche vers le siège de la wilaya. Le long du parcours, les étudiants ont crié leur ras-le-bol et leur mécontentement face à la sourde oreille de leur tutelle, à savoir le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de la Santé et de la Réforme hospitalière à leurs revendications. Arrivés devant le siège de la wilaya, les étudiants en médecine dentaire ont lu une déclaration par laquelle ils dénoncent l'usage de la violence contre leurs camarades des deux spécialités, réitèrent leurs revendications et exigent leur prise en charge. "L'Algérie est devenue une scène de répression où les menaces sont les seules solutions proposées par nos tutelles. Ce genre d'agissements ne peut que renforcer notre détermination et notre volonté à aller jusqu'au bout pour arracher nos droits les plus légitimes", affirment-ils. En effet, les étudiants relèvent avec regret l'absence d'une prise en charge rationnelle de leurs doléances alors qu'ils sont à leur troisième mois de grève. "Nous sommes à notre troisième mois de grève et nous n'avons pas toujours reçu d'engagements de la part de nos tutelles qui détiennent notre avenir et notre formation entre leurs mains. Nous luttons pour une formation de qualité et notre voix est réduite au silence par nos tutelles qui ont pourtant la responsabilité totale de nous former convenablement", lit-on dans la déclaration des étudiants qui menacent de recourir à une grève de la faim dès le 7 mars prochain. "Notre conscience et notre éthique ne nous permettent pas la prise en charge à la légère de nos patients, connaissant l'ampleur d'un tel acte et nous déclarons que cette fuite en avant des tutelles concernant notre formation n'est qu'un anéantissement direct de ces codes moraux", écrivent en dernier ces étudiants qui affirment adresser prochainement une lettre ouverte au président de la République. Il est à préciser qu'ils ont adressé la demande d'une réunion de travail au ministre de l'Enseignement supérieur, le 22 février dernier, et qu'ils attendent toujours une réponse. Enfin, il est à souligner que la marche d'hier s'est déroulée dans le calme et sous la surveillance discrète d'un cordon de sécurité. K. Tighilt