La colère couve toujours au sein de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou où près de 50 000 étudiants sont pris en otage à la suite des conséquences engendrées par les actions de protestation qui n'en finissent pas. Il s'agit cette fois-ci des enseignants de cette université, qui répondent favorablement aux appels du bureau de wilaya du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Hier, ce syndicat a réussi à rassembler plusieurs centaines d'enseignants universitaires devant le campus universitaire de Hasnaoua, sis au centre-ville de Tizi Ouzou. L'appel lancé la veille par le Cnes de Tizi Ouzou a reçu un écho des plus favorables de la part de la communauté des enseignants venus des différents campus à l'instar de Hasnaoua, Boukhalfa, Tamda, Bastos... C'est à dix heures, du matin, hier, que les centaines d'enseignants ont commencé à battre le pavé en traversant, dans le calme absolu, la rue Lamali Ahmed, le boulevard Abane-Ramdane et la rue Houari-Boumediene avant d'atterrir devant l'entrée principale du siège de la wilaya de Tizi Ouzou. «Basta les promesses», «Un salaire de misère», «les enseignants sont en grève», «Stop à la destruction de l'université, à la dévalorisation des diplômes, et au bradage de la formation», «Pas de promesses, on veut des solutions», «Les enseignants universitaires: un salaire de 47 000 DA, 25.000 DA de location = 22.000 DA. Un salaire de misère», sont entre autres les mots d'ordre inscrits sur des banderoles et que les manifestants ont repris en choeur. Selon les responsables du Cnes de Tizi Ouzou, qui se sont confiés à la presse lors de la marche, les autorités concernées n'ont pas bougé le doigt et n'ont pas encore réagi à leurs revendications et ce, en dépit du fait qu'il s'agisse de la deuxième marche à avoir été organisée après celle du 10 décembre 2014. Les concernés, pour rappel, observent en outre une grève illimitée largement suivie et ce, depuis le 11 février dernier. Le but de ces actions de protestation est de faire valoir des revendications d'ordre socioprofessionnelles qui tardent à être prises en charge par la tutelle en dépit des maintes doléances exprimées par les représentants du Cnes. Ces actions initiées par les enseignants de l'université Mouloud-Mammeri interviennent en même temps que des débrayages en cours actuellement et dont les instigateurs sont les étudiants. C'est le cas des étudiants du département des sciences politiques où les cours sont gelés depuis plusieurs semaines. La semaine dernière les étudiants en sciences politiques ont également organisé une marche dans la ville de Tizi Ouzou. Ils exigent que leur diplôme (licence en sciences politiques) soit reconnu valable dans les concours organisés dans le cadre des recrutements pour la Fonction publique.