Dans l'air depuis quelques jours, la démission de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental a été confirmée par un haut responsable onusien, qui a signalé qu'il appartenait à Antonio Guterres de trancher cette question. Après 8 années d'efforts à essayer de trouver une solution mutuellement acceptable, Christopher Ross, l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, a officiellement remis à ce dernier sa démission. L'information a été confirmée, lundi, dans une déclaration à la presse par le sous-secrétaire général et responsable des Affaires politiques de l'ONU, Jeffrey Feltman. Ce dernier a affirmé qu' "il n'a pas pu ramener les parties autour de la table des négociations", et qu' "il a offert sa démission au secrétaire général pour qu'il en décide quand cela lui conviendrait". Jeffrey Feltman a rappelé que Christopher Ross a travaillé pendant 8 ans pour tenter de présenter un cadre qui permettrait aux parties, le roi du Maroc et le Front Polisario, de renouveler les négociations. Le haut responsable onusien a estimé que cette démission est un constat de l'échec des Nations unies à faire avancer ce conflit, qui date de plus de 40 ans, vers un règlement. Il appartient désormais au nouveau Secrétaire général de l'ONU, le Portugais Antonio Guterres, d'accepter ou de rejeter la démission de Christopher Ross dans un premier temps. En effet, Jeffrey Feltman n'a pas révélé la nature de la réponse réservée par le patron de l'ONU à la démission de l'émissaire nommé par son prédécesseur. La décision devrait être prise d'ici la fin du mois en cours pour préparer la réunion à la fin avril prochain du Conseil de sécurité de l'ONU, qui discutera du renouvellement du mandat de la Minurso au Sahara occidental. Selon certaines sources, Antonio Guterres, qui envisagerait une série de nouvelles nominations pour les postes d'émissaires onusiens dans le monde, serait déjà à la recherche d'un remplaçant à Christopher Ross. Ce dernier aurait justifié sa démission par le blocage du processus de paix onusien par le Maroc. Pour rappel, les rapports entre Christopher Ross et Rabat ont souvent été houleux, dont le point de non-retour aura été les déclarations de l'ancien Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait provoqué la colère du Maroc l'an dernier en parlant d'occupation du Sahara occidental. En représailles, Rabat avait expulsé la majeure partie des membres civils de la Minurso, avant d'accepter le retour d'une partie de ces 75 experts. La balle est désormais dans le camp d'Antonio Guterres qui devra composer avec l'influence des Etats-Unis dans ce dossier, et qui est appelé à trancher rapidement cette question de l'envoyé spécial pour le Sahara occidental, d'autant plus que la tension est vive du côté de la région d'El-Guerguerat, où le Front Polisario a maintenu ses troupes, malgré l'annonce par le Maroc du retrait de ses forces. Merzak Tigrine