Résumé : Kahina poursuivra sa scolarité et décrochera son bac puis entamera un cursus universitaire tout en continuant à écrire des nouvelles pour des quotidiens. Un jour, on lui demandera de couvrir une exposition. Un peu étonnée par une telle proposition, j'allais refuser, lorsque le rédacteur en chef me lance : -Oh ! tu n'auras pas grand-chose à faire, que nous rapporter quelques impressions. Ce n'est pas sorcier. Tu as déjà la plume facile, et un petit article ne doit pas être difficile à élaborer par quelqu'un de ton envergure... -Mais je n'ai jamais rédigé d'articles. Je suis chroniqueuse ! -Raison de plus. Je n'aurai pas à m'inquiéter pour la syntaxe... Comme j'hésitais encore, il poursuit : -Allons Kahina... Ce n'est pas la mer à boire. Nous sommes en retard sur la rubrique culturelle, et nous devons pallier au plus vite cette lacune. Tous les reporters sont sortis, et tu es la seule qui pourra nous dépanner pour cette couverture. Vas-y, fonce donc... Fais-en au moins une petite expérience journalistique. Cela ne te fera pas de mal, crois-moi. -Et... et si jamais je ne réussis pas à... Il se met à rire : -Ce sera le bouquet pour un écrivain ! -Je ne suis pas écrivain ! -Hum... Je te suggère de te rendre plus tôt à cette exposition, et à ton retour, nous pourrions en discuter. Voilà, je t'ai même préparé un ordre de mission. Sac en bandoulière et la peur en ventre, je me dirige vers le théâtre où se déroulait ladite exposition. Je regarde tout d'abord les affiches, et je constate que plusieurs artistes contemporains y participaient. Soudain, mes yeux accrochent un nom : Tahar ! Mon cœur fera un bond dans ma poitrine. Il est encore vivant ! Me surpris-je à penser. Heu... Mais bien sûr qu'il est vivant, pourquoi penser le contraire, parce qu'on s'était perdus de vue ? Je m'empressais de monter les quelques marches d'escalier pour atterrir dans le hall d'entrée où une foule compacte s'était formée... Je regarde autour de moi, à la recherche de Tahar... Rien à l'horizon. Pourtant, je n'eus aucun mal à reconnaître quelques-unes de ses œuvres... Il avait même rajouté des toiles plus modernes et remplacé l'impressionnisme par le cubisme... Un paradoxe, si j'osais le juger, alors que lorsque nous nous sommes rencontrés, je venais à peine de sortir de l'adolescence. Je n'étais pas encore apte à tirer des conclusions hâtives, alors que je n'étais pas, non plus, assez préparée pour faire un article sur des artistes déjà connus, qui savaient riposter à la moindre critique... (À suivre) Y. H.