Une nouvelle fois, le Printemps amazigh doit à l'association Numidya d'être célébré à Oran où l'attention des autorités reste braquée sur la campagne électorale et celle des citoyens sur la mercuriale préoccupante des produits de large consommation à quelques semaines du Ramadhan. Les pouvoirs publics ne s'étant, du reste, jamais réellement souciés de cet événement majeur dans l'histoire post-independance de l'Algérie, encore moins de sa commémoration, Numidya a, cette année, le double mérite de mettre au-devant de la scène le Printemps amazigh et d'offrir aux Oranais l'occasion d'échapper au battage fait autour des législatives en "revisitant" la culture berbère. La commémoration du 37e anniversaire des événements de 1980 commencera aujourd'hui jeudi par des activités culturelles à l'Ecole préparatoire de l'Usto et un programme culturel à la cité universitaire C1. Vendredi matin, des films pour enfants seront projetés au siège de l'association tandis que les adultes amateurs du 4e art sont invités à un spectacle théâtral de la troupe "Action et parole" à la maison de jeunes d'El-Barki. La semaine prochaine, une rencontre littéraire aura lieu au siège de l'association autour du doyen des écrivains amazighs à Oran, Abdellah Hamane, poète à qui l'on doit une riche production littéraire dont la traduction en langue amazighe des célébrissimes quatrains d'Omar Khayyam. Les 12 et 13 mai, Farid Ferragui et Mouloud Mammeri seront mis à l'honneur par Numidya : le premier est attendu pour animer un gala artistique au cinéma Maghreb tandis que la mémoire et l'œuvre du second feront l'objet d'une journée d'études organisée par le HCA dans le cadre du Centenaire de sa naissance. S. Ould Ali